Indices
Jean-Sylvain Perrig
Premyss
Les indices Performance Watcher au 2ème trimestre
Entre rendements attrayants, baisses de taux imminentes et fondamentaux solides, les perspectives du marché obligataire sont prometteuses. Gregory Peters, Co-CIO chez PGIM Fixed Income, explique comment les gérants actifs peuvent ajouter de la valeur dans le contexte économique actuel.
L’économie mondiale : À la croisée des chemins
L’économie mondiale reste résiliente, mais des difficultés se profilent à l’horizon. Aux États-Unis, en Europe, en Chine et sur les marchés obligataires émergents, PGIM Fixed Income table sur un maintien de la croissance dans l’année à venir, grâce aux baisses de taux prévues et au maintien du soutien budgétaire. Mais cet optimisme est assombri par les bouleversements politiques, les inquiétudes quant à la soutenabilité de la dette ou la trajectoire économique incertaine de la Chine. Tout ceci contribue à créer un climat de volatilité potentielle, mais qui ne devrait pas faire dérailler la croissance actuelle.
Le marché obligataire se stabilise
Depuis le début de l’année 2024, le marché obligataire a fait des montagnes russes, passant de l’optimisme au pessimisme au gré des données économiques. Les taux ont suivi le mouvement, grimpant en début d’année lorsque l’inflation restait « tenace », puis reculant lorsque l’inflation a commencé à se tasser. Avec la stabilisation générale des rendements, les performances des obligations de haute qualité ont marqué une pause au 1er semestre, tandis que les secteurs à haut rendement ont continué d’afficher des gains, bien qu’à un rythme plus lent qu’en 2023.
Les marchés obligataires semblent s’attendre à une période de relative certitude et à un environnement de risque plutôt optimiste. La perspective de taux d’intérêt à long terme élevés et stables crée un terrain fertile pour les investisseurs obligataires. Malgré les baisses attendues, les rendements à long terme devraient rester stables, puisque celles-ci ont déjà été prévues par les investisseurs. L’abondance des émissions gouvernementales pourrait également freiner tout recul substantiel et durable des taux à long terme.
Normalisation progressive de la courbe des taux américaine
Un contexte favorable aux obligations
Avec un environnement de taux plus conventionnel, les niveaux de rendement actuels des instruments obligataires sont historiquement attractifs. Avec des rendements élevés et des marchés actions au plus haut, les investisseurs peuvent souhaiter conserver leurs liquidités ou augmenter leur allocation en actions. Cette période offre cependant des arguments convaincants en faveur des obligations.
Les espèces s’épuisent et sous-performent si les taux sont stables ou baissent. Par ailleurs, les valeurs relatives ont évolué et les obligations sont désormais beaucoup moins chères que les actions, et affichent des performances corrigées du risque compétitives. En outre, les qualités défensives des obligations sont particulièrement frappantes dans le climat actuel. En cas de forte baisse des actions, les obligations peuvent servir d’amortisseurs dans un portefeuille.
Performances en fonction du régime de la Réserve fédérale, quand les actions ont reculé d’au moins 5 %
Recherche d’opportunités multisectorielles
Chez PGIM Fixed Income, nous construisons nos portefeuilles obligataires multisectoriels ultra-diversifiés avec prudence, en phase avec le contexte. Notre stratégie repose sur un examen minutieux du risque et sur la recherche de titres de grande qualité. Dans l’investment grade, nous privilégions les produits structurés tels que les CLO AAA, offrant protection et diversification, un spread intéressant et un risque de défaut réel minime. De plus, certains segments à court terme de ce secteur offrent des rendements attrayants.
Concernant le high yield, nous privilégions les obligations structurées de haute qualité, compte tenu du peu d’attractivité du niveau supérieur du marché. En tant que gérant actif, PGIM Fixed Income voit des opportunités intéressantes dans ce secteur, étant donné que la grande dispersion de ce segment est à son plus haut niveau depuis plusieurs décennies.
Notre accent sur la recherche crédit par secteur et par émetteur, ainsi que notre sélection de titres collaborative, bottom-up et axée sur la recherche, nous permettent de trouver activement et rapidement de multiples sources d’alpha. Dans notre quête de valeur, nous poursuivons une stratégie obligataire « sans contrainte » qui nous donne la flexibilité nécessaire pour nous adapter à l’évolution des risques de marché et tirer parti d’un large éventail d’opportunités.
Nous cherchons à créer des portefeuilles dont les sources de performance totale ajustée du risque sont très diversifiées grâce à nos portefeuilles multisectoriels.
Une gestion obligataire éprouvée
Avec 150 ans d’expérience et 355 professionnels de la gestion, PGIM Fixed Income est l’un des gérants obligataires les plus importants et les plus expérimentés au monde, avec 805 milliards de dollars d’actifs sous gestion, dont 241 milliards en actifs multisectoriels¹. La richesse de nos ressources nous différencie de nos pairs. Nous avons réuni une équipe de gérants, d’analystes crédit et d’experts en gestion quantitative et en gestion des risques qui collaborent d’égal à égal. Cette structure permet d’assurer les contrôles et les équilibres nécessaires entre les trois composantes de l’investissement :
Face à un marché obligataire changeant, il est essentiel de comprendre l’économie mondiale, l’évolution des taux d’intérêt et la diversité des secteurs du marché obligataire. Grâce à des allocations stratégiques en faveur d’investissements obligataires multisectoriels, PGIM Fixed Income est un gestionnaire actif capable de créer de la valeur dans le contexte actuel par le biais d’un positionnement stratégique, en s’adaptant à l’évolution des conditions macroéconomiques et en tirant parti de la dispersion des marchés obligataires.
Explorez notre site dédié à la gestion obligataire pour trouver des solutions capables d’aider les investisseurs à trouver le bon équilibre avec les obligations.
Réservé aux médias. Tous les investissements comportent des risques, dont celui d’une perte en capital.
Les références à des titres spécifiques et à leurs émetteurs sont fournies à titre d’illustration uniquement et ne sont pas destinées et ne doivent pas être interprétées comme des recommandations d’achat ou de vente de ces titres. Les titres mentionnés peuvent ou non être détenus dans le portefeuille au moment de la publication et, si de tels titres sont détenus, aucune garantie n’est donnée sur le fait que ces titres continueront à être détenus.
Les opinions exprimées dans le présent document sont celles des professionnels de l’investissement de PGIM au moment de leurs rédactions et peuvent ne pas refléter leurs opinions actuelles. Elles sont susceptibles d’être modifiées sans préavis. Ni les informations contenues dans le présent document ni les opinions exprimées ne doivent être interprétées comme constituant des conseils d’investissement ou une offre de vente ou une sollicitation pour acheter les titres mentionnés dans le présent document. Ni PFI, ni ses affiliés, ni les professionnels de la vente agréés ne donnent de conseils fiscaux ou juridiques. Les clients sont invités à consulter leur conseiller juridique, leur comptable et/ou leur fiscaliste pour obtenir des conseils sur leur situation particulière. Certaines informations contenues dans cet article ont été obtenues à partir de sources jugées fiables à la date présentée. Toutefois, nous ne pouvons garantir l’exactitude de ces informations, assurer leur exhaustivité ou garantir qu’elles ne seront pas modifiées. Les informations contenues dans le présent document sont à jour à la date de publication (ou à toute date antérieure mentionnée dans le présent document) et peuvent être modifiées sans préavis. Le gérant n’a aucune obligation de mettre à jour tout ou partie de ces informations ; il n’offre aucune garantie expresse ou implicite quant à l’exhaustivité ou à l’exactitude de ces informations.
Toutes les projections ou prévisions présentées ici sont susceptibles d’être modifiées sans préavis. Les données réelles peuvent varier et ne pas être reflétées ici. Les projections et les prévisions sont soumises à des niveaux élevés d’incertitude. Par conséquent, toute projection ou prévision doit être considérée comme simplement représentative d’un large éventail de résultats possibles. Les projections ou prévisions sont estimées sur la base d’hypothèses, sujettes à d’importantes révisions, et peuvent changer de manière significative en fonction de l’évolution des conditions économiques et de marché.
Au Royaume-Uni, l’information est publiée par PGIM Limited, dont le siège social est situé Grand Buildings, 1-3 Strand, Trafalgar Square, Londres, WC2N 5HR. PGIM Limited est agréée et réglementée par la Financial Conduct Authority (« FCA ») du Royaume-Uni (numéro d’enregistrement : 193418). Dans l’Espace économique européen (« EEE »), ce document est publié par PGIM Netherlands B.V. dont le siège social est sis : Eduard van Beinumstraat 6 1077CZ, Amsterdam, Pays-Bas. PGIM Netherlands B.V. est agréée par l’Autoriteit Financiële Markten (AFM) des Pays-Bas (numéro d’enregistrement : 15003620) et exerce ses activités sur la base d’un passeport européen. Dans certains pays de l’EEE, ce document est, le cas échéant, publié par PGIM Limited en s’appuyant sur les dispositions, dérogations ou agréments applicables à PGIM Limited dans le cadre des autorisations provisoires accordées à la suite de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Ces documents sont publiés par PGIM Limited et/ou PGIM Netherlands B.V. à l’attention des personnes considérées comme « clients professionnels » dans la définition de la FCA et/ou des personnes répondant à la définition de « clients professionnels » selon la transposition de la directive 2014/65/UE (MiF II) dans les réglementations locales.
En Suisse, les informations sont publiées par PGIM Limited, par l’intermédiaire de son bureau de représentation à Zurich, dont le siège social est situé Kappelergasse 14, CH-8001 Zurich, Suisse. PGIM Limited, Bureau de représentation à Zurich est agréé et réglementé par l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers FINMA et ces documents sont émis aux professionnels ou clients institutionnels au sens de l’Art. 4 par. 3 et 4 de la loi fédérale sur les services financiers (FinSA) en Suisse.
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Tirer parti d’un réseau d’experts pour accompagner leurs clients sur les actifs non financiers est une stratégie judicieuse pour les Gérants de Fortune Indépendants.
Dans le monde en pleine évolution et hautement compétitif de la gestion de fortune, les Gérants de Fortune Indépendants (GFI) doivent désormais être en mesure de répondre à un besoin essentiel : offrir à leurs clients un accès privilégié à des experts spécialisés – incluant l’immobilier, l’art, le yachting, et d’autres actifs non financiers.
Le GFI : un chef d’orchestre au service du client
Les GFI ont un rôle crucial à jouer en mettant leurs clients en relation avec des experts de qualité. Cet écosystème, composé d’agents immobiliers, de spécialistes de l’art, de consultants en haute horlogerie, et d’autres professionnels selon les centres d’intérêt et la situation patrimoniale du client, permet d’offrir un service véritablement sur mesure. Ce réseau devient une extension naturelle de l’offre du GFI, offrant au client une solution globale.
Cette approche permet au GFI de rester au cœur de la relation client, tout en s’entourant des meilleures compétences pour chaque domaine spécifique. Le rôle du GFI devient alors celui d’un chef d’orchestre, capable de coordonner différents experts pour répondre aux besoins spécifiques de ses clients, assurant ainsi une gestion efficace de leur patrimoine.
L’immobilier : une classe d’actifs incontournable
En particulier, l’immobilier est plus qu’un simple investissement ; c’est bien souvent un choix de vie pour le client s’il s’agit de sa résidence principale ou secondaire, mais peut également être une option pour investir pour faire du locatif et générer un revenu passif régulier. En cela, l’immobilier est une classe d’actifs à part entière que les GFI doivent considérer dans l’élaboration d’une stratégie patrimoniale. L’investissement immobilier constitue non seulement une opportunité de diversification du portefeuille, mais aussi d’appréciation du capital sur le long terme.
L’évolution des marchés immobiliers dans des villes comme Londres, Monaco, et Genève – trois destinations particulièrement prisées des investisseurs fortunés – illustre l’importance de cet actif. Par exemple, à Monaco, en 2023, six appartements sur dix ont été vendus à plus de 20 millions d’euros, reflétant l’attractivité continue de cette ville pour les UHNWI et leurs familles (source : Direction des Services Fiscaux, IMSEE). À Londres, le marché a été affecté par les incertitudes liées au Brexit et, plus récemment, aux changements fiscaux pour les résidents non-domiciliés. Néanmoins, le « haut » du marché, en particulier au-dessus de 2 millions de livres sterling, est resté résistant tout au long de l’année 2023, car les acheteurs disposant de liquidités et de capitaux propres sont restés actifs (source : Savills UK). Comme l’a dit Winston Churchill, « London is London and will always be London » ! Genève, quant à elle, a connu une baisse du marché de l’immobilier en 2023, mais continue à bénéficier de l’augmentation structurelle de la population genevoise (source : KPMG).
La nécessité d’anticiper les futures tendances
Si l’immobilier reste un incontournable, d’autres actifs non financiers sont en plein essor. Les cryptomonnaies, autrefois perçues comme marginales, s’imposent désormais comme un actif d’intérêt. De même, l’art, la haute horlogerie, les voitures de collection, le yachting, et même l’achat de sacs à mains de luxe, deviennent des secteurs où l’accompagnement personnalisé fait toute la différence.
Pour un GFI, cela implique une veille constante et de se former continuellement afin de repérer les nouvelles opportunités et tendances émergentes. L’établissement de relations solides avec des experts dans ces domaines est dès lors essentiel si le GFI souhaite se positionner en « chef d’orchestre » pour ses clients, et ainsi pérenniser sa relation avec ces derniers – une nécessité dans un marché de plus en plus compétitif.
Face à ces nouveaux besoins et attentes des clients fortunés, les banques privées les plus performantes ont mis en place des desks dédiés aux Gérants de Fortune Indépendants (GFI), qui sont des acteurs dynamiques et innovants sur le marché du conseil en investissement. Les GFI se distinguent des banques traditionnelles par leur indépendance, leur agilité et leur capacité à proposer des solutions adaptées au profil et aux objectifs de chaque client.
Cédric Cazes
Cédric Cazes a un parcours éclectique : après un diplôme en finance, ressources humaines, audit interne et un master en Stratégie, il a travaillé ces 20 dernières années pour un groupe anglais, banque privée à Monaco et en Suisse, puis a intégré pendant 3 ans, en qualité de Partner, une fintech Suisso- Monégasque spécialisée dans l’édition de logiciels dédiés aux gérants et MFO. Il a ensuite pris la direction du département des Gérants de fortune et MFO de CMB Monaco, banque privée de référence en Principauté, dans le cadre du développement à l’international.
CMB Monaco
CMB Monaco est une banque privée internationale de référence basée à Monaco depuis 1976, qui fait partie du Groupe Mediobanca.
Cet établissement de renom aide notamment les high-net-worth individuals (HNWI) et leurs familles à gérer, préserver et renforcer leur patrimoine, en adoptant des stratégies financières pointues, organisées autour de leurs exigences et de leurs ambitions.
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Avec plus de 86% des requêtes traitées à la fin juillet, le processus d’autorisation des gestionnaires de fortune et trustees arrive bientôt à son terme. La FINMA s’appuie désormais sur les organismes de surveillance pour assurer la surveillance courante.
Le processus d’autorisation pour les établissements actifs avant l’entrée en vigueur de la LEFin et bénéficiant du délai transitoire arrive bientôt à son terme. Fin juillet 2024, plus de 86% des requêtes en autorisations ont en effet pu être traitées. Ce processus a permis à la FINMA de renforcer l’organisation des gestionnaires de fortune et des trustees actifs sur le marché suisse, notamment en veillant à l’instauration ou à la formalisation de contrôles et de processus. L’autorisation délivrée par la FINMA pour les gestionnaires de fortunes et les trustees est considérée comme un gage de qualité. Ce processus d’autorisation a également contribué à assainir le marché financier suisse. En effet, certains acteurs n’ont pas été en mesure de satisfaire aux exigences légales d’autorisation, les obligeant ainsi à se réorganiser, en cessant par exemple toute activité de gestion de fortune sujette à autorisation.
Point de situation sur les requêtes d’autorisation et de modification
La FINMA avait reçu 1699 demandes d’autorisation au 31 décembre 2022. Fin juillet 2024, 86.5% des demandes d’autorisation déposées avant la fin du délai transitoire avaient été autorisées ou fait l’objet d’une décision négative voire d’un retrait de la part de l’institut. Les demandes d’autorisation des établissements restants ont été attribuées pour traitement à l’interne en 2023 déjà. Le délai de traitement des demandes d’autorisation des établissements restants s’allonge, à l’image de la complexité de leurs modèles d’affaires et à la qualité de la documentation qui accompagne le dossier. Les délais de réponse des établissements restants sont également une source de prolongation du temps de traitement d’une demande d’autorisation et ce, malgré un suivi rigoureux et la mise en place d’un processus standardisé de rappel de la part de la FINMA.
La FINMA a par ailleurs reçu plus d’une centaine de nouvelles demandes d’autorisation depuis le 1er janvier 2023. Parallèlement aux demandes d’autorisation, les gestionnaires de fortune et les trustees déjà autorisés lui soumettent également chaque mois plus d’une centaine de modifications. En effet, toute modification des conditions d’autorisation qualifiée de significative doit être signalée à l’OS et à la FINMA. Elle nécessite donc une autorisation préalable de la FINMA. Ces modifications touchent aussi bien la partie organisationnelle des établissements que leur gouvernance. Le traitement de ces modifications représente une mobilisation des ressources importante, néanmoins nécessaire dans la mesure où les conditions d’autorisation prévues par la loi doivent être respectées en permanence.
La FINMA privilégie une approche fondée sur les risques dans sa procédure d’autorisation
Dans le cadre des demandes d’autorisation, la FINMA évalue les modèles d’affaires en utilisant une approche basée sur les risques, selon le principe de proportionnalité. Plus le modèle d’affaires présente des risques importants, plus l’analyse sera approfondie. La FINMA a également identifié certains risques accrus nécessitant généralement une séparation des fonctions de contrôle (Risk & Compliance) des activités génératrices de revenus. Parmi ces risques accrus figurent notamment la gestion d’actifs de plus d’un milliard de francs suisses et la gestion de placement collectifs de capitaux de minimis ou d’institution de prévoyance.
Des risques spécifiques sont aussi associés à la réglementation sur la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme ainsi qu’au respect des sanctions, notamment pour les modèles d’affaires avec une clientèle étrangère importante utilisant des banques dépositaires à l’étranger. De plus, les prestataires de services financiers doivent prêter une attention particulière aux risques liés aux conflits d’intérêts et à l’utilisation de procurations illimitées.
Actuellement, la majorité des établissements autorisés présentent un ou plusieurs de ces risques accrus. Le processus d’autorisation permet aux établissements en collaboration avec leurs organismes de surveillance et la FINMA, de formaliser des mesures d’atténuation des risques identifiés, grâce à des mesures organisationnelles appropriées.
L’évolution de l’externalisation des tâches en matière de Risk & Compliance
Dans le cadre du processus d’autorisation, la FINMA a constaté que plus de la moitié des établissements autorisés externalisent leurs fonctions de contrôle (Risk & Compliance) à des prestataires de services externes. Par conséquent, ces prestataires font l’objet d’une attention particulière de la part de la FINMA, notamment du fait qu’ils sont responsables de la deuxième ligne de défense des établissements. Toutefois, il convient de préciser qu’il n’existe pas de base légale pour une reconnaissance ou une certification des prestataires de services actifs dans le domaine financier par la FINMA.
Tenant compte des externalisations effectuées par les établissements autorisés, qui restent responsables de leur choix quant à la délégation des fonctions de contrôles et de la qualité et de la pertinence des contrôles réalisés par les prestataires, il se dessine une tendance vers une concentration des mandats de délégation entre les mains d’une vingtaine de prestataires. Etant donné que de nombreux gestionnaires de fortune et trustees font appel à ces prestataires, il est indispensable que ceux-ci possèdent les compétences et les ressources nécessaires, notamment au niveau du risque, pour mener à bien leurs missions. Cela permet de respecter les exigences légales et de garantir l’indépendance souhaitée des fonctions de contrôle mentionnées ci-dessus.
La surveillance courante par les organismes de surveillance
Dans le cadre de leur surveillance courante (y compris l’activité d’audit), les gestionnaires de fortune et les trustees autorisés sont surveillés par les organismes de surveillance, en fonction des risques identifiés dans leur modèle d’affaire. Pour chaque entité surveillée, ils appliquent des mesures de surveillance proportionnées au niveau du risque évalué, en attribuant un rating individuel basé sur l’analyse des rapports d’audit et d’autres outils de surveillance courante. Cette évaluation des risques est dynamique, permettant aux organismes de surveillance de la modifier à tout moment si nécessaire.
La FINMA intervient en dernier recours, lorsque l’organisme de surveillance ne parvient pas à rétablir l’ordre légal ou à corriger des violations graves du droit de la surveillance et des irrégularités après avoir utilisé tous les outils de surveillance à sa disposition. Dans un tel cas, l’assujetti passe en surveillance intensive auprès de la FINMA qui imposera des mesures et sanctions d’enforcement à son encontre afin de rétablir l’ordre légal. La FINMA est également compétente pour approuver toute modification des conditions d’autorisation après l’octroi de celle-ci (comme mentionné ci-dessus) et pour l’octroi des autorisations aux organismes de surveillance, ainsi que de leur surveillance.
Ce modèle de surveillance dual exige une coordination étroite entre la FINMA et les cinq organismes de surveillance. L’échange d’information entre la FINMA et les organismes de surveillance permet à ces derniers d’exercer leur surveillance courante et de mettre en œuvre les prescriptions de la FINMA concernant la surveillance des gestionnaires de fortune et des trustees. En effet, la FINMA impose des directives uniformes aux organismes de surveillance dans le cadre de la mise en œuvre de leur activité de surveillance pour éviter un arbitrage de surveillance entre les cinq OS.
Désormais, la phase transitoire et la régularisation des instituts actifs avant l’entrée en vigueur touche à sa fin et laisse la place au modèle de surveillance à deux niveaux. La profession s’appuie alors sur les organismes de surveillance pour garantir le maintien du renforcement organisationnel, financier et personnel des gestionnaires de fortune et de trustees, conformément au cadre juridique, par une surveillance courante adéquate. Les organismes de surveillance jouent donc un rôle central dans le système de surveillance dual, ces derniers étant le premier point de contact pour les gestionnaires de fortune et trustees.
Marianne Bourgoz Gorgé
FINMA.
Marianne Bourgoz Gorgé a rejoint la FINMA en septembre 2022 en tant que cheffe de la division Asset Management et membre de la direction de la FINMA. Elle a commencé sa carrière en 1999 dans la division Risk Management de Credit Suisse First Boston à Zurich. En 2002, elle a rejoint UBS à Zurich où, après deux ans au sein de l’équipe Group Issuer Risk, elle a passé plusieurs années en charge du contrôle des risques de UBS Group Treasury en tant que directrice exécutive et cheffe d’équipe. Elle a ensuite occupé pendant huit ans le poste de Group Chief Risk Officer à la Banque Cantonale de Genève. Marianne Bourgoz Gorgé est titulaire d’un Master en mathématiques de l’EPFL.
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La toute première confrontation entre Kamala Harris et Donald Trump, les deux candidats à la présidentielle américaine, a eu lieu en début de semaine. Le bon moment pour analyser leur programme respectif et leur éventuel impact sur les marchés financiers.
Alors que la course à la présidentielle américaine entre dans sa dernière ligne droite, les deux candidats se sont affrontés mardi 10 septembre dans un rude débat. Portée par une vague d’optimisme depuis l’annonce du retrait de Joe Biden et son intronisation par le Parti démocrate, Kamala Harris, désormais en tête des sondages – 47% contre 44% pour Donald Trump selon le site fivethirtyeight.com – devait éviter le faux pas qui lui aurait fait perdre son avance. De son côté, le candidat républicain devait tenter de reprendre la main, lui à qui la victoire paraissait acquise tant que Joe Biden était dans la course.
Cette première confrontation a été aussi l’occasion d’analyser les programmes des deux candidats et surtout d’en évaluer les impacts pour l’économie et, par ricochet, pour les marchés financiers.
La prestigieuse Wharton School of the University of Pennsylvania s’est récemment livré à cet exercice, dont on peut tirer quelques grandes conclusions. En termes d’impact sur la croissance par rapport à la législation actuelle, les chercheurs estiment que le programme de Kamala Harris aurait un effet significativement négatif à court, moyen et long terme, tandis que celui de Donald Trump aurait un effet positif sur la croissance à court terme et négatif à moyen et long terme, dans une ampleur toutefois nettement moindre.
A l’inverse, le programme de l’ex-président Trump est jugé beaucoup plus coûteux pour les finances américaines que celui de l’actuelle vice-présidente. L’étude précise certes que les mesures de hausses des droits de douane annoncées par Donald Trump ne sont pas prises en compte dans le calcul, à cause du manque de précision sur les modalités de ces mesures et de l’incertitude sur les effets secondaires potentiels, notamment les mesures de représailles que pourraient prendre les pays concernés. Il y a toutefois peu de chance que ce pan du programme de Trump soit en mesure de compenser l’écart considérable en termes de creusement du déficit estimé par la Wharton School : 5 800 milliards de dollars de déficit supplémentaire d’ici 2034 pour le programme de Trump contre 1 200 milliards pour le programme de Harris.
Finalement, la confrontation des deux programmes peut se résumer à ce duel : plus de croissance à court terme contre plus de soutenabilité budgétaire à long terme. Si l’économiste préférera certainement la deuxième solution, les marchés financiers, eux, raisonnent bien davantage sur le court terme. D’autant plus que le programme de Kamala Harris comporte nombre de mesures bien peu favorables aux entreprises : hausse de l’impôt sur les sociétés de 21% à 28%, hausse de 10,5% à 21% du taux d’imposition des bénéfices réalisés à l’étranger, quadruplement de 1 à 4% de la taxe sur les rachats d’actions… Autant d’initiatives qui risquent d’être accueillies plus que froidement par les marchés actions américains.
Néanmoins, une victoire de Kamala Harris à l’élection présidentielle ne signifierait pas pour autant l’application rapide et automatique de ces différentes mesures. En réalité, tout reposera sur la composition du futur Congrès, seul à même d’entériner des évolutions législatives, à l’exception des mesures de politique extérieure – dont les tarifs douaniers – qui restent à la main du président. Un Congrès acquis aux Républicains – comme cela avait été le cas lors de la réélection de Bill Clinton en 1996 – ou simplement divisé, limiterait largement les marges de manœuvre de Kamala Harris en cas d’élection. Notamment sur la hausse de la fiscalité sur les entreprises qui constituerait probablement une ligne rouge pour le camp républicain.
En somme, le débat du 10 septembre aura probablement un impact notable sur le résultat de l’élection présidentielle. Mais il ne présagera de rien concernant le programme économique qui sera réellement mis en place aux Etats-Unis, au cours des premiers mois de 2025. A fortiori si l’économie, et notamment l’emploi, continuent de se dégrader et si les Etats-Unis connaissent un fort ralentissement, voire une récession : il y aurait fort à parier que les mesures appliquées n’auront plus grand-chose à voir avec celles mises en avant par les deux candidats à la Maison Blanche.
Olivier de Berranger
La Financière de l’Echiquier
Olivier de Berranger est le directeur général et le co-CIO de La Financière de l’Echiquier. Il a occupé depuis 1990 des postes de trader, ainsi que de responsable de desk de trading sur les produits de taux d’intérêt, cash et dérivés au Crédit Lyonnais puis chez Calyon. Il a ensuite été responsable du pôle Capital Markets chez First Finance. Olivier de Berranger rejoint La Financière de l’Échiquier en mars 2007 en qualité de gérant obligataire. Après être devenu directeur de la gestion taux, crédit et diversifié, il est nommé en 2017 directeur de la gestion d’actifs et entre au comité de direction. En décembre 2023, il en devient directeur général de LFDE. Olivier de Berranger est diplômé d’HEC.
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Le jeudi 19 septembre, à la FER, Igal Kasavi propose une conférence sur le thème des fusions & acquisitions pour les gérants indépendants. Un sujet d’actualité où apparaissent clairement les défis majeurs que le secteur des GFI s’apprête à relever.
Voyez-vous s’opérer aujourd’hui davantage de rapprochements – ou tentatives de rapprochements – entre gérants indépendants ?
Nous assurons le suivi de ce type d’opérations depuis 2016, du moins pour celles qui sont publiques. Et la tendance est à la hausse. Nous avons vu un pic en 2022, avec un peu moins d’une trentaine de transactions, mais il y en aura très certainement moins cette année. On ne peut pas dire que ça décolle mais, encore une fois, il ne s’agit que de transactions publiques. Elles ne représentent que la partie émergée de l’iceberg. Bien que la Finma soit sensée donner son aval à ces opérations, elles restent en majorité confidentielles.
Quelles principales raisons poussent les gérants indépendants à se rapprocher en ce moment ?
D’une part, le changement de générations, et d’autre part la taille critique. Pour ce qui relève du changement de générations, beaucoup de sociétés de gestion voient leurs fondateurs approcher l’âge de la retraite. Chez les GFI, le boom de la création d’entreprise a eu lieu dans les années quatre-vingt et nonante. D’après nos statistiques, près du tiers des sociétés agrées par la Finma ont plus de 25 ans et la majorité d’entre elles n’a pas vraiment de plan pour l’avenir. Voilà pourquoi un grand nombre de gérants pensent à se rapprocher d’autres structures ou à intégrer des associés plus jeunes. Ils veulent garantir la pérennité de leurs activités.
Quant au sujet de la taille critique, il touche toute l’industrie de la gestion de fortune, y compris les banques privées. Avec la pression très forte sur les marges, il est devenu vital de se réinventer. Et pour financer ces nouveaux développements, tous les acteurs de la place ont besoin de prendre un volume plus important. La croissance externe, par acquisition, est bien évidemment l’option qu’ils privilégient.
Quels bénéfices clés attendent-ils de ces rapprochements ?
Au-delà du maintien des marges, pour rester profitable, il y a aussi le besoin d’étendre ses compétences. Je pense par exemple au mix entre wealth management et asset management. Cette extension de domaines permet d’envisager la création de nouveaux types de services et de s’ouvrir de nouveaux axes de développement.
Quelles sont les stratégies gagnantes à suivre dans le cadre de ces transactions ?
Quelques soient les projets, le facteur clé, c’est le facteur humain. Les gérants qui souhaitent se rassembler doivent vraiment s’entendre, comprendre qu’ils partagent les mêmes valeurs pour remplir les mêmes objectifs. Donc en fait, c’est la clé de voûte de toutes ces opérations. Oui, il faut trouver un accord sur un prix, une structure de paiement, un échéancier, mais la dimension humaine est fondamentale. Dans nos activités de conseil M&A, c’est un aspect sur lequel nous insistons énormément. Nous ne parlons pas que de chiffres. Nous passons aussi beaucoup de temps sur le projet entrepreneurial, pour ouvrir la discussion et pouvoir tester véritablement l’élément humain.
Quelles bases de valorisation ont cours aujourd’hui pour décider de la valeur d’une société de gestion ?
Pour une société de gestion, les principaux paramètres à prendre en compte sont les encours sous gestion et le chiffre d’affaires qu’il est très important d’associer au ROA, au return on Assets. Sommes-nous à 0,5%, à 1%, à 1,3% ? On peut très vite passer du simple au double. Il faut s’intéresser aussi au portefeuille clients. Fusionner avec une société qui gère une centaine de clients est un peu plus facile que de fusionner avec une société qui en gère plusieurs centaines. L’intégration de la clientèle, selon sa taille, doit apparaître dans le prix. Nous regardons la concentration des clients en termes de chiffre d’affaires, souvent une minorité de clients génère la majorité du chiffre d’affaires.
L’EBITDA reste un excellent instrument de mesure, mais nous sommes aussi très attentifs aux « earnings before principal compensations ». Souvent, les profits sont moindres en raison des rémunérations et des bonus accordés aux associés. En règle générale, dans la plupart des cas les valorisations se jouent sur un à trois le chiffre d’affaires annuel ou un à neuf fois l’EBITDA.
Je voudrais faire un dernier commentaire sur ces valorisations. En réalité, dans les opérations que nous menons, nous ne voyons que très rarement les prix être négociés de manière acharnée. Lorsque le projet est sérieux, le vendeur et l’acheteur ont généralement en tête des valorisations assez proches. Et parfois un vendeur reçoit une offre supérieure au prix auquel il prétend.
Igal Kasavi
Kasavi Advisory
Igal Kasavi a travaillé plus de 20 ans dans la gestion privée en tant que relationship manager à Genève dans plusieurs établissements notamment HSBC et Julius Baer. En 2016, il a fondé sa société, Kasavi Advisory, pour conseiller gérants indépendants, gérants d’actifs et banques privées dans leurs opérations de M&A ainsi que dans leurs stratégies de développement. Igal Kasavi est diplômé de l’Université de Genève en Sciences Économiques et Finance.
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