Indices
Eric Bissonnier
Performance watcher
Indices PWI+ Avril – avis de tempête sur les marchés
Pour Maurice Pedergnana, les conditions actuelles du marché offrent des opportunités idéales pour générer des rendements à long terme. Il voit par ailleurs se dessiner d’excellentes perspectives pour le secteur des gérants indépendants
Pour de nombreux gestionnaires de fortune, ces dernières années ont été marquées par des questions de réglementation. En était-il de même pour Zugerberg Finanz ?
Il peut certainement y avoir une différence s’il s’agit d’une petite entreprise ou d’une plus grande, comme nous. Mais le plus grand défi pour l’ensemble de la profession est d’abord de veiller à ce que les clients obtiennent de bons résultats au fil du temps – et de ne pas considérer uniquement le rendement, mais de toujours prendre en compte le risque. Sur ce point, nous sommes certainement tous logés à la même enseigne.
Voyez-vous un changement de mentalité de la part des clients, qui s’éloignent de la seule perspective du risque?
Cela dépend certainement de l’architecture patrimoniale des clients et de leurs objectifs. S’agit-il de préserver la substance avec une volatilité relativement faible ou d’investir dans des fonds de pension, en se concentrant par exemple sur des titres à fort dividende. Les besoins des clients sont différents et doivent être pris en compte dans l’allocation. Mais vous avez raison : les nouvelles classes d’actifs, telles que les placements sur le marché privé et les infrastructures, ont élargi le champ des possibles.
De nombreux gestionnaires de fortune ont du mal à valoriser leurs compétences en matière de placement. Seuls quelques-uns y parviennent aussi clairement que Zugerberg Finanz, qui dispose d’une équipe d’experts assez conséquente. Est-ce un modèle que d’autres devraient adopter ?
Chez nous, une quinzaine de personnes sont chargées d’analyser les marchés. Or, je pense que la force de nombreux gestionnaires de fortune réside dans leur indépendance et qu’il est judicieux de la mettre en avant lorsqu’il est question de stratégie placements dans les entretiens avec les clients.
Quels sont les autres points forts à valoriser ?
D’une manière générale, les gestionnaires de fortune produisent à des prix beaucoup plus bas que les grandes institutions. Ils ont également une longueur d’avance en termes de flexibilité. Il faut toujours le souligner dans les contacts avec les clients. Nous ne sommes pas un garage BMW qui ne propose aucune autre marque. Notre offre est beaucoup plus variée et, qui plus est, dans des versions et des couleurs les plus diverses. Tout cela fait que, selon moi, nous voyons une énorme opportunité de croissance pour nous et pour l’ensemble du secteur. Mais, pour vraiment en profiter, il faut encore et toujours placer le client au centre de nos préoccupations.
Pour cela, il faut aussi que les clients s’expriment honnêtement sur leurs craintes et leurs souhaits. Élaborer un profil de risque robuste et instaurer une confiance mutuelle, c’est là que je vois à chaque fois une chance – et une force pour nous. Et dans la mise en œuvre, il s’agit ensuite d’accompagner le client de manière personnelle et authentique. Cela ne se fait pas avec une carte d’anniversaire standardisée. Les clients méritent une véritable attention. Dans chaque entretien et chaque rencontre, une nouvelle opportunité d’approfondir la relation se présente.
Selon quels critères regardez-vous les marchés ?
Bien sûr, les fondamentaux sont déterminants. Je reste d’avis que nous ne pouvons pas éviter de prendre en compte les questions macroéconomiques. Prenons un exemple : Ce n’est pas parce que l’Inde n’a pas joué un rôle aussi important sur le plan économique au cours des 30 dernières années qu’il en sera toujours ainsi. Il en va de même pour la décarbonisation de l’économie mondiale. Ces grands thèmes, mais aussi les changements sociétaux qui nous attendent à l’avenir, doivent toujours être pris en compte dans le processus. Ce qui me fascine tout autant, c’est la possibilité d’augmenter la productivité dans de nombreux secteurs – grâce à l’automatisation, à la numérisation et à l’intelligence artificielle. Ce n’est sans doute pas l’idée la plus intelligente de stocker l’argent sur un compte en banque dans les années à venir.
Maurice Pedergnana
Zugerberg Finanz
Maurice Pedergnana est CIO et associé gérant de Zugerberg Finanz. Il a étudié à Saint-Gall et à Tokyo puis a travaillé comme conseiller en entreprise après avoir obtenu son doctorat. Depuis 2000, Pedergnana est professeur à la Haute école de Lucerne et a dirigé pendant de nombreuses années la formation postgrade MAS Bank Management. Il travaille depuis plus de 15 ans chez Zugerberg Finanz.
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Kickfund Ventures a clôturé un premier fonds d’investissement destiné à soutenir les startups suisses dans le domaine de la deeptech. Le fonds s’appuie en partie sur le travail effectué en amont par Venture Kick, au cours de ces dernières années. Wanja Humanes nous parle ici de ses objectifs et des éminents investisseurs derrière le projet.
Kickfund Ventures, avec son premier fonds, doit jouer un rôle important dans la promotion de l’écosystème deeptech en Suisse. Quel doit en être l’orientation ?
Dans un certain sens, le fonds est un tracker qui prend systématiquement des participations dans les startups d’abord passées par le programme Venture Kick. Derrière le fonds se trouve un groupe d’investisseurs qui rassemble des fondateurs de startups, des business angels de premier plan, des mentors, mais aussi les deux investisseurs de référence que sont la fondation Ernst Göhner et la fondation Gebert Rüf.
Quels sont les objectifs financiers ?
Nous avons donc clôturé le premier fonds à hauteur de 70 millions de francs, fin 2023. Depuis, nous sommes en fait arrivés à près de 80 millions. Sur ces bases, nous prévoyons d’investir jusqu’à 850’000 francs par an et par startup au cours des cinq prochaines années. Nous allons en financer 25. Les investissements se font à chaque fois dans le cadre de deux tours de financement après la clôture réussie du programme de Venture Kick. Nous avons élaboré à cet effet une approche standardisée, qui privilégie les retours sur investissement et la transparence.
Venture Kick est sans doute le programme de soutien aux startups qui a le plus de succès en Suisse. Comment l’expliquez-vous ?
En fait, Venture Kick a rencontré un grand succès depuis sa création en 2007. Des entreprises comme Planted ou Climeworks ont brillamment suivi le programme et ont trouvé des investisseurs dans le monde entier. Les alumni de Venture Kick représentaient les deux tiers du Top100 des startups suisses en 2023. Elles ont créé au total plus de 13’000 emplois depuis le début du programme.
Nous avons maintenant professionnalisé le financement de suivi. Nous nous sommes ainsi fait enregistrer en tant que gestionnaire de fortune, nous avons alimenté le premier fonds et nous pouvons, à long terme, assurer le financement des entreprises par du capital-risque. Cette nouvelle configuration nous permet d’une part de rester flexibles, mais aussi de mettre en œuvre la stratégie d’investissement avec un maximum d’efficacité. A plus long terme, elle nous permet de promouvoir la Suisse dans le domaine des deeptechs et de maintenir en Suisse des emplois à caractère innovant.
La deeptech est pour vous un thème central dans le choix des entreprises que vous allez financer. Quelle en est la raison ?
Notre orientation exclusive sur les investissements dans les deeptechs découle de la focalisation claire du programme Venture Kick, car Venture Kick est un programme dédié qui s’adresse aux spin-offs des universités suisses. Ce qui est particulièrement intéressant, c’est que ces entreprises disposent presque toujours d’une propriété intellectuelle qui doit être développée et exploitée. De notre point de vue – mais aussi de celui de Venture Kick – c’est l’une des principales conditions de leur succès.
Maintenant que vous avez maintenant lancé un fonds, comment envisagez-vous l’avenir de Kickfund ?
Bien sûr, notre objectif a toujours été de développer une structure à long terme qui apporte un soutien financier continu aux gagnants du programme Venture Kick. Il est également envisageable d’ouvrir davantage le prochain fonds à d’autres investisseurs. Enfin, nous pourrions également envisager la création d’un fonds destiné à fournir des financements de suivi plus importants à certaines entreprises particulièrement prometteuses du portefeuille des fonds Kickfund.
Wanja Humanes
Kickfund
Wanja Humanes investit dans le capital-risque depuis 2015. Il a joué un rôle déterminant dans le développement de Swisscom Ventures, qui s’est imposé parmi les leaders mondiaux du capital-risque dans le domaine des télécommunications, avec plus de 500 millions de francs investis. Plus récemment, il a été directeur d’investissement pour la société de capital-investissement MTIP. Wanja Humanes est titulaire d’une maîtrise en gestion de l’entreprise obtenue à l’université de Saint-Gall.
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Créée voilà vingt ans, reconnue pour son expertise dans l’analyse et la gestion des risques, SwissQuant propose aujourd’hui aux wealth managers différents modules pour les assister dans la construction et la gestion de leurs portefeuilles. Explications d’Alberto Velasco.
Sur quels domaines d’expertise s’est développée SwissQuant ?
A l’origine, SwissQuant est un spin-off de l’EPFZ, créée en 2005 par des mathématiciens qui ont travaillé sur des modèles statistiques pour résoudre des problèmes rencontrés dans le monde de la finance. Ils se sont d’abord concentrés sur la validation et l’optimisation de modèles de risque, avec une approche académique très prononcéée. Ils en sont ensuite arrivés à développer leurs propres méthodologies qu’ils ont finalement décidé de commercialiser.
Quel est le premier logiciel avec lequel ils se sont lancés ?
CleaRisQ est le tout premier logiciel qu’ils aient mis sur le marché. Il a été développé pour que les sociétés de clearing et les bourses puissent calculer les appels de marge et gérer tous les risques de contrepartie.
Quelles sont aujourd’hui les lignes de métier de SwissQuant ?
Nous avons deux lignes principales, Wealth Management Technologie et Capital Markets Technologies. Avec la première, nous servons essentiellement des wealth managers et des assets managers auxquels nous proposons la suite Impact. Avec la seconde, nous travaillons surtout pour des bourses et des sociétés de clearing. Nous avons aussi une activité de conseil pour la création, ou la validation de modèles de risque.
Quelles fonctions de la chaîne de valeur couvrez-vous avec Wealth Management Technologies ?
Nous fournissons des outils pour gérer les flux et les process liés à l’advisory et aux mandats discrétionnaires. C’est là notre cœur de métier. Nous nous interfaçons avec des core banking systems, des PMS ou des CRM et nous amenons une solution complète pour assurer la construction de portefeuille au niveau du front office. Nous couvrons cette dimension workflow qui commence à manquer, surtout dans les établissements où le front-to-back en arrive à montrer certaines limites. Le modèle one size fits all a fait son temps. Nos clients préfèrent aujourd’hui des solutions plus agiles, plus réactives, plus modulables.
Quel usage en font les gérants ?
Avec les solutions que nous leur proposons, ils peuvent couvrir une grande partie de la chaîne de valeur, depuis l’onboarding et l’attribution des risques clients jusqu’au reporting, en passant par la génération de propositions d’investissement. Nous mettons à leur disposition des outils pour la construction de portefeuilles bottom-up, ainsi que pour leur gestion. Nous allons aussi les aider à recalibrer, à rebalancer ces portefeuilles et nous les accompagnons dans l’exécution des ordres.
Quels sont vos best-sellers ?
Il y en a plusieurs. Nous sommes déjà bien installés sur les analytiques qui assurent la gestion du risque. Beaucoup de discussions ont cours aujourd’hui sur la classification des risques produits, ce que nous appelons la PRC. Il s’agit d’attribuer une note de risque à tous les instruments qui entrent dans la composition d’un portefeuille client. C’est le genre d’exercice que nous maîtrisons parfaitement.
Nous avons ensuite ImpaQt Wealth, le logiciel dédié au end-to-end advisory et aux mandats discrétionnaires, avec lequel il est possible de gérer les comptes clients de façon totalement automatisée. C’est une solution d’optimisation unique en son genre. Elle permet de mettre en place une gestion totalement automatisée des mandats, tout en préservant la personnalisation de l’offre client.
Il y aussi une forte traction sur ImpaQt Analytics, que nous avons sortie l’an passé. C’est une suite avec laquelle il est possible d’analyser les risques et les performances dans les portefeuilles, de réaliser des stress tests et de produire des rapports spécifiques.
Et nous voyons enfin de plus en plus d’intérêt de la part des gérants pour nos solutions de modélisation des risques dans le domaine des private assets et des actifs illiquides. La demande se développe avec l’arrivée des nouvelles générations et il est clair pour nous que cette tendance va encore s’amplifier.
Albert Velasco
SwissQuant
Alberto Velasco est responsable de la stratégie produit et du développement commercial chez SwissQuant. Après avoir commencé sa carrière chez Thomson Reuters, il a occupé des postes de direction chez Refinitiv ainsi qu’au London Stock Exchange. Pour Refinitiv, il a dirigé la plateforme des conseillers en gestion de patrimoine. Pour le London Stock Exchange Group, il était responsable mondial des terminaux financiers dédiés au Wealth et à l’Asset management. Alberto a obtenu une maîtrise à l’Institut universitaire de hautes études internationales et du développement à Genève.
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En 2024, tant le cycle de croissance que le cycle de politique monétaire des banques centrales promettent de bonnes opportunités pour les fonds obligataires des marchés émergents. C’est ce qu’il ressort de l’analyse proposée par Ray Jian.
Commençons par un bref retour en arrière : Pour renforcer leur crédibilité, de nombreuses banques centrales de pays émergents ont devancé la Fed en 2021 et ont resserré leur politique monétaire à un stade précoce. Elles ont ainsi pu maintenir l’inflation sous contrôle. Aujourd’hui, l’inflation est stable dans de nombreux pays émergents, de sorte que de nombreuses obligations de pays émergents offrent des rendements réels élevés. En 2024, il existe toujours des banques centrales dans les pays émergents qui sont prêtes à entamer leur cycle de resserrement. Toutefois, personne ne souhaite aujourd’hui commencer avant la Réserve fédérale américaine. Si la Fed baisse ses taux dans les prochains mois, le cycle de baisse des taux devrait toutefois s’accélérer dans les pays émergents également. Dans cette mesure, le plus grand risque pour les investisseurs n’est pas un éventuel atterrissage brutal, mais une accélération de la croissance aux Etats-Unis et une baisse de l’inflation plus lente que prévu.
Le Brésil et la Chine font ici figure d’exception, car ils ont déjà commencé à baisser leurs taux d’intérêt. Toutefois, le rythme du resserrement est nettement plus modéré au Brésil, tandis que la Chine agit plutôt de manière détachée du cycle mondial.
Dans l’ensemble, les pays émergents devraient à nouveau montrer leurs muscles en 2024 et atteindre des taux de croissance compris entre 3 % et 3,5 %. En comparaison, les pays industrialisés ne seront guère en mesure de suivre ce rythme. Nous pensons même que nous verrons en 2024 un pic de cinq ans dans l’écart de croissance entre les deux blocs.
Focalisation sur l’Amérique latine
L’Amérique latine reste aujourd’hui la région préférée de nombreux investisseurs. Le Mexique, le Brésil et surtout l’Argentine présentent à nos yeux les plus grandes opportunités de rendement. Les ambitions du nouveau président Javier Milei de réduire les dépenses publiques, de restreindre la politique monétaire et de relancer les ventes d’hydrocarbures plaident peut-être davantage en faveur de l’Argentine.
Avec un pays comme l’Argentine, il faut toutefois noter que le point d’entrée doit être choisi avec soin. L’obligation se négocie toujours à 35 cents par dollar et paie toujours le coupon. Le carry est donc à deux chiffres. Il est tout à fait possible que l’obligation monte à 50 cents par dollar si Milei parvient à mener à bien ses réformes et à faire passer la balance commerciale dans le vert. Toutefois, la volatilité est élevée et il existe des risques réels que les réformes ne puissent pas être mises en œuvre comme prévu.
Dans le cas du Brésil et du Mexique, des changements structurels soutiennent aussi la thèse de l’investissement. Le Brésil est devenu plus fort depuis la crise grâce aux mesures rapides prises par sa banque centrale. De plus, la croissance y dépend actuellement plus de facteurs internes qu’externes. En parallèle, la tendance des États-Unis à réorienter les chaînes d’approvisionnement et à réduire la dépendance vis-à-vis de la Chine joue en faveur du Mexique.
Des élections auront lieu en 2024 dans de nombreux pays émergents. Toutefois, le résultat des élections présidentielles aux États-Unis est plus important que ces dernières. Ainsi, l’élection de Donald Trump pourrait assombrir les perspectives de nombreux marchés, à l’exception du Mexique.
Autant dire, en fin de compte, qu’il est temps de dissiper la perception négative qu’ont pu avoir les obligations émergentes ces dernières années.
Ray Jian
Amundi
Ray Jian est gestionnaire de portefeuille au sein de l’équipe Emerging Market Fixed Income Il co-gère les fonds Amundi Emerging Markets Bond Fund et Emerging Markets Sovereign Bond Fund. Ray Jian a débuté sa carrière en 2007 en tant qu’analyste crédit au sein de l’équipe Fixed Income de la Bank of China, à Londres. Il y était responsable de l’analyse crédit fondamentale et de la recherche sur les valeurs financières et les entreprises en Asie, aux Etats-Unis et en Europe.
Implanté depuis 1996 à Genève, Delen Suisse fait partie du Groupe Delen spécialisé en gestion et planification de patrimoine. Fondé en 1936 en Belgique, le Groupe connaît depuis une belle croissance organique – grâce à la simplicité et la transparence de son modèle – mais aussi via le rachat d’acteurs locaux du secteur de la banque privée. Thierry de Groote, directeur de Delen Suisse, nous parle de ses ambitions de développement sur un marché suisse en proie à des réglementations et à des coûts toujours plus élevés.
En quoi consiste l’offre de services de Delen Suisse ?
Thierry De Groote. L’offre de Delen Suisse est identique à celle des autres entités du Groupe Delen situées au Benelux. Elle repose sur deux piliers, à savoir la gestion de portefeuille et la planification patrimoniale. La gestion s’opère au travers de fonds patrimoniaux que nos experts gèrent de manière discrétionnaire en investissant principalement en valeurs individuelles – actions et obligations.
La planification patrimoniale est assurée par nos juristes qui proposent à nos clients des solutions adaptées à leur patrimoine global, leur situation familiale et leurs souhaits en termes de transmission. Notre offre s’adresse donc à des clients en quête de sérénité et désireux de déléguer la gestion de leur portefeuille sur le long terme.
En quoi votre offre se différencie-t-elle de celle d’autres acteurs locaux ?
La simplicité est un maître-mot au sein du Groupe Delen. Délibérément, nous ne proposons pas de services de banque d’affaires ni d’autres formes de gestion telle la gestion conseil. Notre structure de frais est aussi atypique car très transparente et complète. En 2023, les clients investis entièrement dans nos fonds tout au long de l’année ont ainsi bénéficié de rendements nets (de tous frais) compris entre 7% et 17% selon leur profil de risque.
Cette transparence se retrouve dans nos outils informatiques entièrement développés en interne de sorte à répondre adéquatement aux besoins de nos clients. Grâce à l’application Delen et à Delen OnLine, le client peut consulter en temps réel le rendement et la composition de son portefeuille ainsi que l’aperçu complet de son patrimoine et ses documents patrimoniaux sauvegardés dans son archive digitale.
Quelle place occupez-vous sur la carte du private banking suisse ? Comment envisagez-vous votre développement ?
Le marché local est dense et hyper concurrentiel. Cependant, le bouche à oreille fonctionne bien. Grâce à notre modèle commercial et notre offre compétitive, notre croissance organique est très satisfaisante. Mais nous souhaitons accroître davantage notre notoriété. Nous sommes donc attentifs aux éventuelles opportunités d’acquisition d’acteurs locaux de qualité. Cela nous permettrait d’agrandir notre équipe à Genève et d’ouvrir un autre bureau à Zurich. Nos ambitions se concentrent actuellement sur l’arc lémanique.
Notre modèle commercial peut facilement s’implémenter dans d’autres entités financières. Évidemment, une acquisition réussie exige une certaine compatibilité, notamment au niveau de la philosophie d’investissement et des valeurs. Le matching doit s’opérer à plusieurs niveaux. Mais nous y croyons fermement. C’est d’ailleurs de cette façon que le Groupe Delen s’est sereinement développé à travers le temps.
Le modèle de croissance du Groupe peut-il s’appliquer aisément à Delen Suisse ?
Certainement. Ce modèle a fait ses preuves en Belgique et aux Pays-Bas notamment, via le rachat successif de sociétés d’agents de change et de maisons de gestion. Ces acteurs locaux peuvent non seulement pérenniser la relation avec leurs clients en s’appuyant sur notre modèle de gestion éprouvé et notre informatique performante, mais aussi renouer avec une stratégie de croissance pour l’avenir.
Delen les implique dans sa stratégie tout en leur faisant confiance et en leur laissant la liberté nécessaire. Notre approche mise sur l’intégration du capital humain à part entière, et ce, dans des fonctions stratégiques dans certains cas. Le rachat de la société de bourse belge Havaux en fut un bel exemple : les trois (frères) associés sont par la suite devenus directeurs de Delen au Luxembourg et l’un d’eux CEO du Groupe Delen pendant plusieurs années ! De même, Frederik Kalff est devenu directeur aux Pays-Bas après l’intégration de son entité par le Groupe.
Peut-on dès lors parler d’une réelle synergie « win-win » ?
Oui, car les apports sont mutuels. Le marché suisse est constitué de nombreux petits acteurs indépendants. Depuis 2024, les réglementations se sont renforcées, notamment en matière de compliance. L’obtention de licences en la matière engendre des coûts considérables. Mutualiser ces coûts devient indispensable pour ces petites entités. Les acteurs du marché que nous rencontrons le confirment. Le Groupe Delen peut aussi leur offrir une solidité financière appréciable, avec ses 54,8 milliards d’euros d’actifs sous gestion pour le compte de 50 000 clients. Ses ratios sont bien au-dessus de la moyenne du marché, avec un ratio cost-income de 42,4% (pour le Benelux et la Suisse), un ROE de 15,9% et un ratio Core Tier 1 de 43,8% (outre un bénéfice net de 179,5 millions d’euros en 2023).
Et pour nous, le contact personnel est une priorité. Nous sommes donc ravis que le client garde son interlocuteur habituel. Ce dernier bénéficie d’une offre de services de qualité. Bref, c’est une stratégie gagnante en trois dimensions !
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