Tableau de bord

Solutions Investissement

  • Marouane Daho
  • Analyste-gérant
  • Iteram Capital

Q1 2024 – le baromètre des stratégies hedge funds

Le troisième trimestre a été marqué par un renversement de tendance sur les actifs à risque puisque nous avons constaté une correction entre les mois d’août et octobre. Tandis que l’inflation ralentit dans les économies développées, les banquiers centraux semblent affronter une situation de plus en plus épineuse, avec des attentes de baisses de taux importantes en 2024 toujours en contradiction avec leurs propres projections. Les divergences persistent également sur l’anticipation des effets du cycle de hausse de taux – le plus brutal de ces dernières décennies – sur la croissance économique et sur la santé financière des entreprises.

Dans ce contexte économique plus incertain, les hedge funds tirent leur épingle du jeu en offrant les rendements décorrélés attendus dans un portefeuille diversifié. Il semble difficile par ailleurs de justifier un positionnement directionnel sans protection au regard des niveaux de valorisations des actions et de spreads de crédit actuels bien que nous puissions vivre des épisodes brefs de hausse débridée des marchés comme en novembre 2023.

 

Francesco Mandalà

RV Arbitrage/Multi-Strategy – Positif

. Des taux d’intérêt plus élevés, une volatilité et une dispersion accrues dans les marchés fixed income ainsi qu’une liquidité réduite sont autant d’éléments qui se traduisent par des opportunités d’alpha attrayantes.

. Les stratégies d’arbitrage de volatilité offrent toujours un haut potentiel de rendement malgré la chute historique des niveaux de volatilité implicite et réalisée en 2023, notamment sur les actions.

Commodities – Neutral

. L’instabilité des facteurs macro-économiques (croissance mondiale, taux d’intérêt et reprise espérée du secteur immobilier en Chine) rend le positionnement plus difficile dans les secteurs du pétrole et des métaux.

. Cependant, les facteurs idiosyncratiques qui influencent l’offre et la demande dans de nombreuses matières premières (gaz, électricité, produits agricoles) offrent des opportunités uniques aux gérants fondamentaux spécialisés.

. Nous persistons dans notre préférence pour les approches relative value afin de limiter l’impact négatif du Beta.

Global Macro – Positif

. Notre optimisme persiste à l’égard des stratégies global macro, stimulées par une amélioration de la disparité régionale et des économies mondiales qui évoluent dans des directions différentes en termes de croissance et d’inflation.

. Toutefois, la dispersion de performance au sein du groupe devrait rester élevée, d’où l’importance capitale de la sélection des gérants au sein de cette stratégie.

Fixed Income/Credit Arbitrage – Positif

. Le coût matériellement plus élevé du capital et l’accès plus difficile au marché des capitaux signifient que l’environnement de refinancement pour de nombreux émetteurs reste difficile. Dans ce contexte, les opportunités de short sont plus nombreuses que la moyenne malgré le fort rebond du crédit en 2023.

. En convertible arbitrage, l’opportunité d’alpha provient davantage de la sélection de crédit et une hausse attendue des émissions.

. Les conditions optimales pour le distressed ne sont pas encore réunies en dépit d’une hausse marginale des niveaux de défauts.

CTA/Managed Futures – Negatif

. Les changements fréquents de sentiment sur le marché continuent de nuire aux stratégies de trend-following, principalement en raison des pertes répétées des signaux de momentum sur les matières premières, les taux et les actions.

. A l’approche d’un point d’inflexion dans le niveau de crainte inflationniste, les stratégies discrétionnaires nous paraissent en meilleur position pour naviguer les incertitudes des marchés.

Event-Driven – Positif

. Les stratégies de merger arbitrage bénéficient de spreads attrayants, soutenus par un environnement antitrust plus prévisible et un nombre de transactions encourageant.

. Nous restons plus prudents concernant les stratégies special situations en raison de la lenteur de matérialisation des catalyseurs, la sous-performance des petites et moyennes capitalisations ainsi que l’impact négatif de la couverture. Cela dit, il semble y avoir un pipeline intéressant d’opportunités idiosyncratiques.

Equity Long/Short – Neutre

. Nous continuons à privilégier les gérants low-net et market neutral en raison de valorisations qui restent élevées après une hausse phénoménale en 2023.

. Après avoir largement bénéficié du Beta en 2023, la sélection de titres devrait reprendre le dessus car nous nous attendons à des poches de faiblesse, même en l’absence d’une période de récession complète ou d’un retournement du marché.

. Nous constatons déjà que la dispersion se reprend après un premier semestre marqué par l’hégémonie d’une poignée de noms et un thème prépondérant, celui de l’intelligence artificielle.

Marouane Daho

Iteram Capital

Marouane est analyste/gérant chez Iteram Capital et membre du comité d’investissement. Ses principales responsabilités consistent en la recherche de gérants et la gestion de portefeuilles de hedge funds. Avant de rejoindre Iteram, il était en charge des hedge funds et des investissements sur les marchés privés au sein d’un single-family office à Genève. Il a débuté sa carrière chez Lyxor Asset Management à Paris en tant qu’analyste hedge funds. Marouane est diplômé de l’école de commerce NEOMA avec un MSc en finance.

Abondance

Solutions Investissements

  • Arif Husain
  • Responsable des obligations internationales
  • T. Rowe Price

Le boom des obligations d’État entraîne une hausse des rendements

Les gouvernements du monde entier seront obligés d’augmenter les émissions d’obligations d’État pour payer les déficits budgétaires galopants, dus en grande partie aux politiques menées durant l’ère Covid. Une grande partie de l’endettement du secteur privé a été transférée vers le bilan de l’État, et le collecteur de dettes frappe maintenant à la porte.

Francesco Mandalà

Les rendements vont devoir augmenter de manière substantielle pour attirer les investisseurs vers une offre assez prolifique. Les investisseurs en obligations d’État américaines, par exemple, ne pourront plus éviter la surabondance de nouvelles émissions sur ce marché en se tournant vers le marché des obligations gilts, dans la mesure où le Royaume-Uni émet également un volume croissant de nouvelles dettes afin de financer ses dépenses.

Les rendements doivent augmenter pour attirer les acheteurs

Le déficit américain devrait se situer en 2023 autour de 6% du PIB, tandis que le déficit britannique dépassera probablement 5%. Dans ces deux pays, le ratio de la dette publique totale par rapport au PIB est déjà proche ou égal à 100% et pourrait facilement atteindre des seuils plus élevés. En Italie, pays traditionnellement dépensier, ce ratio est déjà supérieur à 120%.

Ce phénomène survient à un moment où les principaux acheteurs d’obligations – les banques centrales mondiales – se retirent, car bon nombre d’entre elles sont déjà en plein resserrement de leur politique monétaire. Plus récemment, la Banque du Japon a également entrepris de renoncer à la gestion de la courbe des taux, dernier programme digne de ce nom en matière d’assouplissement quantitatif.

Les États-Unis sont aussi en train de réorienter la répartition de leurs nouvelles émissions d’obligations à court terme vers des obligations à plus long terme, à mesure que les titres de dette émis après le règlement du différend sur le plafond de la dette arriveront à échéance en début d’année. Les émissions de coupons devraient représenter environ 39% de l’offre nette d’obligations d’État cette année, et pourraient atteindre environ 86% en 2024. La courbe des taux restant très inversée, les rendements à plus long terme devront augmenter de manière significative pour inciter les investisseurs à renoncer aux taux à court terme attractifs.

Hausse des coûts de financement pour les entreprises

En raison de cette dynamique, une grande part des activités pourrait se déplacer vers la partie longue des courbes de rendement. Contrairement à 2022, où les rendements à échéances plus courtes étaient plus volatils en raison la forte inversion des courbes. Le rendement des obligations d’État américaines à deux ans a augmenté de 370 points de base l’année dernière, tandis que celui des obligations d’État à 30 ans n’a augmenté « que » de 207 points de base. Les rendements des emprunts du gouvernement allemand ont suivi une évolution similaire, le rendement à deux ans augmentant d’environ 335 points de base – à partir d’un territoire profondément négatif à fin 2021 – tandis que le rendement du Bund à 30 ans n’a augmenté que de 62 points de base.

Cela devrait entraîner une « torsion » des courbes de rendement, avec une augmentation probable des taux à long terme et une pentification des courbes. En 2011, l' »opération Twist » de la Réserve fédérale visait délibérément à faire baisser les rendements à long terme en vendant des obligations d’État à court terme et en achetant des titres à plus long terme. Aujourd’hui, nous pourrions entrer dans une phase où les mesures des banques centrales n’auront que peu d’impact sur les taux à long terme en raison des distorsions provoquées par l’afflux d’offres.

Il est un point particulièrement préoccupant pour l’économie. Une forte augmentation des émissions d’obligations d’État de haute qualité pourrait également évincer de nombreux autres emprunteurs, ou du moins faire augmenter les taux de financement des entreprises qui doivent se refinancer. Cela augmenterait le coût de financement et réduirait la probabilité qu’elles investissent dans des projets d’investissement ou dans le recrutement de nouveaux employés. L’économie mondiale s’en verrait privée d’une source importante de soutien au moment où elle en a le plus besoin. Il ne faut pas oublier que les rendements des emprunts à long terme servent de taux d’actualisation à bien d’autres égards, de sorte que ce revirement pourrait avoir des conséquences considérables.

Arif Husain

T. Rowe Price

Arif Husain est responsable de la division Fixed Income International et Chief Investment Officer du pôle Fixed Income. Il est co-gérant des stratégies obligataires internationales et gérant du fonds Global Aggregate Bond. Il a rejoint la société en 2014. Il a démarré sa carrière à Greenwich Natwest avant de rejoindre Bank of America, puis Alliance Bernstein où il a dirigé les équipes de gestion de portefeuilles britanniques et européens. Il est titulaire d’un diplôme en banque et finance internationale de la City University Business School.

Etudes Supérieures

Solutions EAM

  • Andrea Baranzini & Mathias Baitan
  • HEG-Genève & ISFB

L’ISFB et la HEG-Genève créent un nouveau programme de formation pour les banques et les sociétés de gestion

L’Institut Supérieur de Formation Bancaire et la HEG-Genève ont signé un partenariat stratégique portant sur la mise en place d’un programme de formation complet destiné aux banques et aux sociétés de gestion de la place financière romande. Andrea Baranzini, directeur de la HEG-Genève, et Mathias Baitan, directeur général de l’ISFB, en sont les initiateurs. Son premier module, le CAS – pour Certificate of Advanced Studies – en Management des Opérations dans les services financiers, débute en mars prochain.

Andrea Baranzini, directeur de la HEG-Genève, et Mathias Baitan, directeur général de l’ISFB.

Acteur incontournable dans le management appliqué, grâce notamment à son Bachelor HES Orientation Banque & Finance, la Haute Ecole de Gestion de Genève s’est donc associée à l’Institut Supérieur de Formation Bancaire, le centre de compétences pour les banques et les sociétés de gestion de Suisse romande. Au travers de ce partenariat, la volonté des deux institutions est de proposer un portefeuille de programmes de haut niveau, composé de 4 CAS et 2 DAS, alignés pour répondre aux exigences actuelles et anticiper les évolutions futures de la place financière.

« Nos programmes ciblent les professionnels qui évoluent dans les banques, ou les sociétés de gestion, et aspirent à développer leurs compétences et responsabilités, tant sur le plan vertical qu’horizontal, précise Frédéric Ruiz, de l’ISFB. Chacun des CAS proposés explore un domaine spécifique du secteur bancaire. L’organisation interne est couverte par le CAS en Management des opérations dans les services financiers, la gestion stratégique des ressources par le CAS en Management stratégique dans les services financiers, les relations externes par le CAS en Marketing et communication dans les services financier) et le produit financier en lui-même par le CAS en Financements et Investissements. »

Le premier de ces programmes, le CAS en Management des Opérations dans les services financiers débute en mars prochain. D’une durée de 12 jours de cours en présentiel enrichis par un travail personnel approfondi, il offre une immersion dans le management et l’organisation interne des institutions financières. Il couvre une gamme étendue de thématiques, incluant la gestion des risques, l’efficience opérationnelle, l’intégration de technologies avancées et les enjeux stratégiques.

Ce CAS a l’avantage d’aborder des sujets fondamentaux tout en incluant des thèmes innovants et actuels. Il en va ainsi des technologies émergentes comme la blockchain et l’intelligence artificielle, ou d’aspects stratégiques tels que l’analyse de décisions numériques et l’innovation. Le programme couvre également des sujets spécifiques aux opérations bancaires, comme l’externalisation et la sécurité de l’information, permettant ainsi une perspective holistique et contemporaine des défis et opportunités qui se présentent actuellement dans le secteur des services financiers.

L’enseignement est dispensé par des experts de terrain, en activité et avec un degré de seniorité élevé dans leur domaine de spécialisation. Cette approche assure à chaque cours non seulement une dimension théorique mais aussi une surface directement applicable dans un contexte professionnel. De la sorte, les participants vont pouvoir bénéficier de perspectives concrètes et d’outils pratiques avec lesquels ils pourront répondre aux défis actuels du secteur bancaire. Ce programme est complémentaire à l’offre de formation continue de l’ISFB, et vise plutôt des professionnels qualifiés visant des fonctions d’encadrement. « Il se distingue également par une charge de travail personnelle plus conséquente que la formation continue courte proposée au sein de notre Institut, ajoute Frédéric Ruiz, co-directeur du programme CAS/DAS. Cette formation est un excellent complément pour les titulaires du Certificat ISFB Private Banking ou du Certificat ISFB Retail & Corporate Banking ».

Pour François Duc, de la HEG-Genève, un élément clé de ces formations réside dans la mise en valeur de l’interaction entre participants et intervenants, mais également dans la diversité des profils professionnels des participants. « L’alternance des lieux de formation enrichit l’expérience d’apprentissage et offre notamment une immersion dans les écosystèmes de la HEG-Genève et de l’ISFB, souligne François Duc. Mais par-dessus tout, ce programme tire sa force de l’alliage que nous avons su créer entre la HEG-Genève, avec son excellence académique et sa capacité d’innovation, et l’ISFB, avec son ancrage fort dans les formations bancaires et la puissance de son réseau en Suisse romande. »

Pour plus d’informations.

CAS Management des opérations dans les services financiers | ISFB

SOLUTIONS EAM
Automate

Automate

Martin Velten
Smart Wealth
« Un processus d’investissement entièrement automatisé, piloté de bout en bout par l’IA. »

SOLUTIONS EAM
Automate

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Martin Velten
Smart Wealth
« Un processus d’investissement entièrement automatisé, piloté de bout en bout par l’IA. »

Sphere

The Swiss Financial Arena

Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

Prisme

Solutions Investissements

  • Gianluca Castrilli
  • Gestionnaire de portefeuille 
  • Trillium

Actions européennes : saisir les disparités micro et macroéconomiques

Avec le retour de l’inflation, la hausse des taux d’intérêt et les transformations sectorielles les marchés financiers ont changé de référentiel, au point que les investisseurs ont tout intérêt aujourd’hui à privilégier une gestion active, centrée sur les fondamentaux des entreprises.

Francesco Mandalà

À l’approche de la fin de l’année, le contexte macroéconomique européen reste incertain. Bien que l’horizon semble se dégager, de nombreux indicateurs pointent toujours vers un ralentissement conjoncturel et les craintes de récession peinent à se dissiper. Cependant, malgré le manque de nouvelles encourageantes sur le plan économique et géopolitique, les actions européennes restent bien orientées, en hausse de près de 7.0% depuis le début de l’année, selon le STOXX 600, à fin novembre.

Malgré une Europe au bord de la récession dans certains pays, la plupart des entreprises ont réussi à maintenir leurs profits et leurs prévisions lors des dernières publications de résultats. De plus, contrairement aux crises passées, où les ajustements de bénéfices dépassaient souvent 30%, les révisions pour l’année à venir sont moins dramatiques et ne reflètent pas l’image déclinante du contexte européen.

Il est difficile de savoir qui, de la macro ou de la micro, a raison. Du coup, il est impossible de se figurer que le pire soit encore à venir ou non.  Néanmoins, l’instabilité dans laquelle le microcosme européen est plongé nous laisse sceptiques sur la capacité des sociétés à prédire avec autant de précision leur croissance. Il semble plus probable qu’elles adoptent une approche prudente, ajustant leurs stratégies au fur et à mesure que la situation générale évolue.

C’est dans cette dynamique, parfois incohérente, plus volatile et marquée par des dispersions, que les investisseurs et gestionnaires d’actifs devront naviguer pendant les prochains trimestres. Au cours des deux dernières décennies, de nombreuses sociétés ont bénéficié d’un environnement porteur, notamment grâce à des politiques monétaires accommodantes et un afflux de liquidités. Mais le monde de l’investissement a évolué ces derniers temps. Accélération de l’inflation, hausse des taux d’intérêt, transformations sectorielles et montée des conflits géopolitiques ont transformé le contexte boursier, rendant toute anticipation hasardeuse.

Afin de saisir les opportunités et d’éviter les embûches, les investisseurs doivent rapidement s’adapter en privilégiant une approche active et équilibrée. Les méthodes d’investissement passives et indicielles semblent aujourd’hui dépassées. La flexibilité devient essentielle, avec l’accent mis sur la qualité et la fiabilité des revenus des entreprises sélectionnées. Il est également crucial de filtrer le bruit à court terme pour cibler les facteurs générateurs de valeur à long terme, critère clé pour générer de la performance.

Les récents événements tels que la crise bancaire de mars dernier, le ralentissement récent dans l’industrie du luxe ou encore l’influence grandissante de l’intelligence artificielle ont tous eu des répercussions différentes sur les entreprises. Seule une analyse approfondie et fondamentale aura permis d’identifier les sociétés capables de faire face à ces évolutions selon les secteurs concernés.

Par le passé, le contexte porteur en Europe a facilité la gestion des actions grâce à des approches plus passives. Aujourd’hui, de nouvelles contraintes et normes se profilent à l’échelle macro et microéconomique. Pour générer de la valeur ajoutée, il faudra repérer les entreprises solides financièrement, capables de se réinventer en investissant stratégiquement dans la recherche et le développement, ainsi que dans les infrastructures. Dans ce sens, 2023 aura été une année charnière, signalant les prémices d’une ère où la sélectivité, la diversification et la résilience seront primordiales, tout en insistant sur la qualité et les perspectives de croissance des entreprises.

Gianluca Castrilli

Trillium

Avant de rejoindre l’équipe de gestion de Trillium, Gianluca Castrilli occupait la fonction de chef des investissements, analyste de fonds et conseiller en placement chez Citadel Finance. Il y était également en charge de l’implémentation de l’allocation d’actifs. Auparavant, il a développé son expertise dans l’analyse de fonds auprès de la banque Syz, où il a été responsable de la sélection des gérants ainsi que du suivi des délégations de gestion pour plusieurs fonds de la gamme Oyster. Gianluca est titulaire d’un Master en finance de l’Université de Genève.

Upgrade

  • Solutions GFI
  • Interview Dimitri Petruschenko
  • Chief Executive Officer
  • EAM Technology

« Le temps venu pour les GFI de se recentrer sur leur cœur de métier »

 L’année 2023 a marqué un tournant pour bon de gérants indépendants. La nouvelle réglementation et l’environnement de marché en pleine altération en sont désormais les dominantes. La recherche de l’efficacité et l’optimisation des structures deviennent ainsi une nécessité incontournable, comme l’explique Dimitri Petruschenko.

Comment avez-vous vu les gestionnaires de fortune indépendants évoluer tout au long de 2023 ?

La gestion de la complexité, de la technologie, de l’audit et de la réglementation, ainsi que les nouvelles exigences des clients des collaborateurs sont devenues pour eux de véritables challenges. Le statu quo n’est plus une option. Aujourd’hui, une société de gestion, quelle que soit sa taille, doit remplir plusieurs des fonctions que les banques étaient seules à couvrir jusque-là. La conformité et la gestion des risques n’en sont que les premières pierres. Le chantier inclut tout le paramétrage IT ou la gestion des données, et s’étend même jusqu’à l’innovation, le recrutement, l’amélioration de l’expérience client, le marketing, l’analytique, et les questions de cybersécurité – la liste n’est pas exhaustive, comme vous pouvez vous en douter.

Qu’en est-il de la définition des priorités ? Comment distinguer les « must have » des « nice to have » ?

L’amélioration de l’efficacité opérationnelle, la sécurité, la continuité des activités ainsi que l’évolutivité des process – le tout en maintenant la rentabilité – sont certainement des priorités absolues. Mais ce devoir d’adaptation a aussi un aspect positif. L’écosystème qui rassemble les prestataires de services et les fournisseurs de technologies à qui il est possible d’externaliser des fonctions non essentielles a mûri au cours de ces dix à quinze dernières années. Ces fonctions sont aujourd’hui proposées sur le marché avec qualité élevée et des coûts raisonnables. Pour les GFI, c’est le bon moment de se recentrer sur leur objectif initial dans un monde transformé par le numérique. Ils peuvent rester focalisés sur leur cœur de métier et sur l’approche client, tout en sortant de leur périmètre les fonctions secondaires ainsi que la gestion de la complexité. Il va en résulter de nouveaux avantages concurrentiels par rapport aux grands GFI ou aux banques, avec des perspectives intéressantes en termes de scalabilité et de croissance.

De votre point de vue de consultant, comment vos priorités se sont-elles déplacées ?

Nous nous trouvons dans le triangle formé par les GFI, les banques dépositaires et les fournisseurs de technologies ou de services. Nous aidons les gestionnaires de fortune à combler certaines lacunes dans les domaines de la technologie et de l’opérationnel, avec notre offre « Operations as a Service ». La communauté joue un rôle important dans la résolution de ces défis. C’est certainement devenu un élément important de notre travail : nous servons aussi à structurer le réseau de manière à créer des synergies, à mettre en commun l’expérience des uns et des autres et à augmenter le pouvoir d’achat de la communauté. De nombreux COO souhaitent échanger avec des personnes partageant les mêmes idées et comprendre comment d’autres relèvent des défis auxquels ils sont eux-aussi exposés. Nous leur donnons ainsi accès aux meilleures pratiques en matière opérationnelle.

Avec l’externalisation, il se peut que les gérants perdent en contrôle et en indépendance. Quelle est votre impression à ce sujet ?

Je ne vois pas les choses de manière aussi négative. Un gestionnaire de fortune n’externalisera jamais toutes ses opérations. Et il lui faudra impérativement garder le contrôle de ses fournisseurs. Juridiquement, il en va bien évidemment de sa responsabilité. L’important est de bien comprendre quelles fonctions doivent être conservées en interne, et à quel prix. Les nouvelles technologies et ceux qui les mettent en œuvre permettent d’externaliser certaines fonctions tout au long de la chaîne de création de valeur de manière à augmenter la qualité du service – et ce sur une base de coûts variables. En s’y prenant intelligemment, il est possible de gagner en flexibilité, en professionnalisation, et de se dégager de nouvelles perspectives de croissance. Dans ce processus d’externalisation, il vaut alors considérer les partenaires choisies comme des copilotes capables de vous guider sur les voies de la sécurité et de l’efficacité.

 

Dimitri Petruschenko

EAM Technology

Dimitri Petruschenko est co-fondateur et associé gérant de EAM.Technology. Il a 15 ans d’expérience dans l’environnement technologique du secteur financier, en particulier dans les domaines liés aux banques privées, aux gestionnaires de fortune indépendants et aux family offices. Avant de fonder EAM.Technology, il a occupé différents postes de direction chez des fournisseurs suisses de solutions logicielles destinées aux secteurs du wealth management et de l’asset management.

SOLUTIONS EAM
Automate

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Martin Velten
Smart Wealth
« Un processus d’investissement entièrement automatisé, piloté de bout en bout par l’IA. »

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Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.