Blockchain

Solutions Digitales

  • Philippe Reynier
  • CEO
  • Wecan group

« La proposition de Wecan répond à une véritable demande du marché »

Philippe Reynier vient de prendre la direction de Wecan Group, spécialiste blockchain de la compliance et du partage des données, pour en piloter les développements ces prochaines années. Philippe Reynier, passé par le Boston Consulting Group et UBS, connait d’autant mieux Wecan qu’il était déjà membre de l’advisory board.

En quoi Wecan, vu comme projet d’entreprise, vous a le plus convaincu ?

En fait, je connaissais déjà Wecan. A l’époque où je travaillais chez UBS, j’avais conseillé Vincent Pignon, le fondateur, sur la stratégie digitale, les investissements et les partenariats. J’ai ensuite intégré l’advisory board et j’ai pu m’impliquer davantage dans le développement de la société. Je connais donc très bien les dossiers, le staff, les investisseurs, les clients. Je savais donc dans quelle aventure je m’engageais et je pouvais en apprécier le potentiel. Je trouve très intéressante la proposition de Wecan, qui consiste à aider des banques privées et des sociétés de gestion sur des sujets de compliance ou de KYC. Elle répond en ce moment à une véritable demande du marché.

D’ailleurs, quel est aujourd’hui le périmètre d’activité de Wecan?

Aujourd’hui, Wecan travaille essentiellement sur trois axes. Nous avons développé deux applications qui forment la Wecan Suite. Dans cette suite, on trouve donc Wecan comply et Wecan Connect. Wecan Comply est un coffre-fort numérique qui permet de consolider l’intégralité des données Compliance provenant des clients des gestionnaires de fortune. Et Wecan Connect est une solution de messagerie, comme Whatsapp, mais beaucoup plus sécurisée, et distribuée sur la blockchain.

Ces deux applications ont été construites sur une blockchain propriétaire qui s’appelle Wecan Chain. Elle a été dimensionnée dès le départ pour des clients institutionnels si bien que nous pouvons envisager de l’ouvrir à des tierces parties pour créer de nouvelles applications.

Quels sont les segments de clientèle sur lesquels vous vous concentrez aujourd’hui ?

Ce sont d’abord les banques privées et les gestionnaires de fortune. Mais Wecan s’ouvre à de nouveaux secteurs comme les trustees, les auditeurs et le secteur public, où la technologie que nous avons développée peut trouver des applications. Nous pouvons en effet nous positionner sur d’autres «use cases» dès qu’il est question de sécurité, de conformité et de partage des données de manière très efficace.

Sur le plan géographique, nous restons pour le moment concentrés sur la Suisse, mais il est clair que nous allons nous ouvrir au fur et à mesure à l’international.

Dans quelle direction voulez-vous piloter le développement de Wecan maintenant que vous en êtes devenu le CEO ?

Nous avons des objectifs clairs : nous voulons doubler le nombre de nos clients. Vu la dynamique dont Wecan a profité ces derniers mois, je pense qu’ils sont tout à fait réalisables. Pour y parvenir, nous allons produire nos efforts sur trois axes. Nous allons rechercher une plus grande pénétration du marché suisse, nous allons nous étendre à d’autres pays, notamment ceux où la gestion de fortune représente un secteur important, et nous tourner vers d’autres cas d’usages. Je crois que nous pouvons avoir une couverture plus large sur le secteur financier en répondant aux besoins d’institutions financières comme les brokers ou les exchanges qui doivent, eux-aussi, aborder des clients finaux. Voilà en résumé ce qui va nous occuper ces prochaines années !

Philippe Reynier

Wecan Group

Philippe Reynier est le nouveau CEO de Wecan Group. Il dirigeait auparavant la practice Fintech & Crypto à l’échellle mondiale pour le cabinet de conseil Sheffield Haworth. Plus tôt dans sa carrière, Philippe a travaillé cinq ans chez UBS. Il y était responsable de la stratégie digitale ainsi que des partenariats et investissements fintechs. Enfin, il a été consultant au Boston Consulting Group Suisse, rattaché aux practices Financial Services et Technologie. Philippe Reynier est diplômé de l’INSEAD où il a obtenu un MBA.

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    Intelligence artificielle

    Solutions EAM

    • Interview Steffen Bauke
    • CEO
    • Belvoir Capital

    « L’intelligence artificielle va nous aider à gérer les risques »

    Belvoir Capital, le gestionnaire d’actifs zurichois, vient d’annoncer deux partenariats avec des asset managers qui ont recours à l’intelligence artificielle. Speedlab mise sur un modèle multi-asset pour améliorer le profil risque-rendement de ses clients. Et Wisdomise, qui se concentre exclusivement sur les segments crypto et retail, entend professionnaliser la gestion de fortune pour les investisseurs privés dans cet univers crypto. Explications de Steffen Bauke.

    Pour de nombreux gestionnaires de patrimoine, le digital est un livre qu’ils n’ont pas encore ouvert. Quel regard portez-vous sur cette situation ?

    La transformation digitale dans la gestion de fortune n’est qu’une question de temps. La prochaine génération de clients veut aujourd’hui être connectée numériquement et accompagner les processus de décision- ou les prendre elle-même – directement online. Nous avons décidé il y a quelques années déjà de donner à nos clients un accès en ligne à leurs actifs. Cela facilite la communication avec le client. Outre la variante « view-only », nous proposons également sur le web un onboarding, un reporting, une participation à des clubs deals et tout type de communication ou d’information. Le monde numérique est un domaine important qui rend les processus plus efficaces et offre une valeur ajoutée aux clients, mais qui ne peut pas remplacer la rencontre physique. La voie hybride me semble donc la bonne, car la confiance ne peut se construit qu’au contact direct des clients.

    Vous venez d’annoncer deux partenariats passionnants avec des fintechs qui travaillent toutes deux avec l’intelligence artificielle. Quelle est l’histoire derrière ces deux nouvelles collaborations?

    Les fintechs sont l’un des prolongements naturels du digital. Si l’on veut pouvoir s’occuper des clients de demain, il faut aussi s’intéresser à des thèmes qui transforment l’ensemble de notre secteur. Les fintechs appartiennent à cette mouvance, car elles proposent des alternatives et des solutions intelligentes dans la gestion de fortune. Grâce à notre réseau, nous voyons beaucoup de startups graviter dans cet univers mais, malheureusement, peu d’entre elles parviennent à connaître le succès. C’est le modèle d’affaires et l’approche qui sont déterminants. Nous regardons également également ce qu’il en est de l’innovation produit, des fondateurs et du financement.

    Quel est le lien entre les deux entreprises ?

    Speedlab et Wisdomize sont de conception très différente. Mais toutes deux visent à optimiser le profil risque/rendement des investisseurs. Les modèles IA qu’elles emploient ne sont pas les mêmes. Il est clair que l’IA va entrer dans le domaine de la gestion de fortune, et plus particulièrement dans celui de la gestion de portefeuille. Nous voyons là un énorme potentiel, car le traitement en temps réel de multiples flux d’informations ou de données dépasse les capacités humaines. Si l’on parvient à développer, à l’aide de l’IA, des modèles qui nous aident dans ce sens et à automatiser le processus, nous pouvons accomplir beaucoup.

    En quoi consiste plus précisèment la collaboration avec Speedlab ?

    Speedlab est un asset manager spécialisé dans l’IA qui a développé des modèles pour toutes les classes d’actifs sur la base du sous-domaine de l’IA « Reinforcement Learning ». Il est possible de choisir entre des modèle long-short, long-underlying, short hedging ou multi-assets. Des « agents » négocient les investissements respectifs, qu’il s’agisse de single stock, de crypto  – comme le bitcoin  ou l’ether – ou d’indices via des contrats à terme et ils sont capables d’apprendre d’eux-mêmes. Un « super-agent » surveille les activités et les transactions des différents « traders-agents AI », et en cas de succès ou d’échec, le capital est ajouté ou retiré. Il en va de même pour le trading des actions.

    Quel avantage tirez-vous de cette collaboration – même si vous comparez le travail des « agents » à celui de portfolio managers classiques ? 

    Les agents travaillent de manière totalement rationnelle et sans émotions, les décisions se basent uniquement sur les expériences passées transposées dans le temps présent. Ils parviennent ainsi à une objectivité totale. Pas de biais, pas d’émotions, pas de décisions irrationnelles,

    Comment Wisdomise utilise-t-elle l’IA ?

    Wisdomise se concentre exclusivement sur la clientèle crypto et retail. Avec Wisdomise, il est possible de déterminer son propre profil de risque à l’aide d’un « avatar IA ». Ensuite, l’avatar « trade » les crypto-monnaies comme un gestionnaire de portefeuille. Les clients retail n’agissent pas souvent de manière rationnelle et ne suivent pas ou peu les règles de base en vigueur dans la gestion de portefeuille. Dans le domaine crypto en particulier, il n’existe pas encore de « private banking » qui permette aux clients d’investir de manière professionnelle. C’est là que Wisdomise crée de la valeur ajoutée et aide les petits investisseurs à gagner de l’argent. L’entreprise opère dans le secteur B-B-2-C L’objectif est de rendre le marché plus accessible aux investisseurs privés.

    Steffen Bauke

    Belvoir Capital

    Steffen Bauke est le fondateur et le CEO de Belvoir Capital. Il a commencé sa carrière fin 1999 chez UBS en Allemagne, puis en Suisse, tant dans le domaine du corporate finance que du wealth management. C’est en 2004 qu’il a fondé Belvoir Capital dont il assure toujours aujourd’hui la direction. Steffen Bauke a étudié l’économie à l’université Ludwig-Maximilian de Munich.

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    Orientations

    PubliSphere – Digital Solutions

    • Pierre-Alexandre Rousselot
    • Founder & CEO
    • KeeSystem 

    8 orientations tendances et stratégiques en gestion de fortune pour l’année 2024

    Dans cet article, nous explorons huit tendances clés identifiées par l’équipe de KeeSystem, qui devraient être prioritaires pour les entreprises de gestion de fortune et les family offices en 2024.

    L’importance de l’onboarding et du reporting digital

    L’intégration numérique et le reporting digital jouent un rôle crucial dans l’amélioration de l’expérience client. Les sociétés de gestion de fortune doivent automatiser l’onboarding numérique et fournir un portail client offrant un accès en temps réel aux informations de performance et de risque.

    La personnalisation dans la gestion de fortune

    La demande pour une gestion de fortune ultra-personnalisée est en hausse. Les gérants de fortune doivent exploiter les données clients via des CRM avancés pour offrir des stratégies d’investissement sur mesure, répondant aux objectifs financiers uniques, à la tolérance au risque et aux aspirations philanthropiques des clients.

    L’accent sur l’ESG et l’investissement durable

    Avec 43 % des Ultra-HNWI et 39 % des HNWI de moins de 40 ans enclins à demander un score ESG pour les produits financiers, l’importance de l’investissement durable ne fait que croître. Bloomberg Intelligence prévoit que les actifs ESG excéderont 53 000 milliards de dollars d’ici 2025, représentant un tiers du total des actifs sous gestion estimés à 140,5 milliards de dollars. Pour rester compétitifs, les gérants de fortune doivent intégrer des options d’investissement ESG diversifiées et améliorer leurs capacités de notation et de reporting ESG.

    Les défis réglementaires croissants

    Les gérants de fortune font face à un paysage réglementaire de plus en plus complexe, incluant des régulations telles que UCITS, AIFMD, MiFID, et bien d’autres. Pour naviguer à travers ces eaux réglementaires, il est essentiel d’adopter des solutions de conformité complètes et d’intégrer des fonctionnalités de reporting avancées, réduisant ainsi le risque de non-conformité.

    Le transfert multigénérationnel de patrimoine

    Avec les Millennials et la Génération X qui s’affirment dans le domaine de l’investissement, les gérants de fortune doivent s’adapter pour répondre à leurs attentes uniques. La personnalisation des services, la planification de la succession et l’héritage sont essentiels pour gérer les transitions de patrimoine entre les baby-boomers, la génération X et les Millennials.

    Le rôle croissant de la technologie

    L’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique continuent de révolutionner la gestion de fortune, offrant des opportunités pour rationaliser les opérations, réduire les coûts et améliorer les services. Les gérants de fortune doivent envisager des partenariats technologiques qui préservent leur touche unique tout en exploitant les avantages de la technologie.

    L’accent sur une gestion des risques améliorée

    Dans un marché fluctuant, la gestion des risques devient encore plus cruciale. Les gérants de fortune doivent maintenir des processus robustes et fournir des rapports de risque précis pour répondre aux attentes des investisseurs.

    La gestion de données complexes

    L’analyse de portefeuille avancée, le reporting client et la conformité réglementaire nécessitent une gestion efficace des données. Les sociétés de gestion de fortune doivent renforcer l’intégration, la gestion et la consolidation des données pour améliorer l’efficacité opérationnelle.

    Face aux défis de 2024, une technologie hautement personnalisable est indispensable pour répondre efficacement aux besoins des investisseurs tout en gérant les contraintes opérationnelles et réglementaires. Pour en savoir plus sur la manière dont KeeSystem peut soutenir les entreprises de gestion de fortune avec des solutions technologiques adaptées, n’hésitez pas à nous contacter.

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      Réglementation

      Solutions EAM

      • Autorisations FINMA
      • Par andreas Schaffner
      • SPHERE

      1254 autorisations délivrées à des gestionnaires de fortune et des trustees.

      1699 demandes d’autorisation ont été déposées en 2022, auxquelles se sont ajoutées 78 demandes en 2023. A la fin du mois de février, 1254 autorisations ont été accordées, 1246 pour des gestionnaires de fortune, 76 pour des trustees, et 8 pour des sociétés mixtes.

      Les derniers chiffres relatifs à la procédure d’autorisation pour les gestionnaires de fortune et les trustees permettent de dresser un nouveau bilan, un an après la mise en application de la LSFin/LEFin. Fin 2022, les institutions concernées étaient tenues de s’enregistrer conformément aux nouvelles lois. 1699 demandes d’autorisation pour les gestionnaires de fortune et les trustees avaient alors été déposées. En 2023, 78 demandes supplémentaires sont venues s’y ajouter. Fin 2023, 1149 établissements étaient autorisés selon la Finma. D’après les derniers chiffres, ils étaient 1254 à la fin février – dont 1246 gérants de fortune, 76 trustees et 7 établissements actifs à la fois comme gérants de fortune et comme trustees. Au 31 décembre 2023, 63 des 1699 demandes d’autorisation reçues en 2022 ont été retirées.

      Les explications de la Finma dans son communiqué de surveillance paru début février sont intéressantes. Elles portent sur la taille des entreprises autorisées et leur structure. La majorité des gestionnaires de fortune et des trustees autorisés sont des micro-entreprises ayant la forme juridique d’une société anonyme et employant moins de trois personnes à plein temps. Au total, ces établissements gèrent un montant total de 216 milliards de francs. En outre, plus de la moitié des gestionnaires de fortune et des trustees ont externalisé des fonctions de compliance et de gestion des risques. La Finma précise que les prestataires en charge de ces fonctions ne sont pas directement surveillés. Elle considère toutefois qu’il est de son devoir d’évaluer l’organisation des établissements soumis à autorisation. Et cela comprend à la fois t l’externalisation et la délégation à des partenaires. 

      Il existe des chiffres sur les coûts de la procédure, qui doivent être supportés par les établissements : En moyenne, la FINMA a facturé des frais de 6’411 francs par procédure d’autorisation.

      Sphere

      The Swiss Financial Arena

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      Cryptos

      Solutions Investissements

      • Samir Kerbage
      • Chief Investment Officer
      • Hashdex

      Lancement des ETF bitcoin : les premières leçons après un mois

      Pour leur lancement, les ETF bitcoins ont déjà réussi à lever près de quarante milliards de dollars. Une performance appréciable qui ouvrent des perspectives plutôt attrayantes pour une classe d’actifs appelés à se développer sur le long terme, comme l’explique Samir Kerbage.

      Francesco Mandalà

      Aux États-Unis, le lancement des ETF bitcoin au comptant a été un moment décisif pour le monde crypto. Ces produits ouvrent en effet un marché de 50’000 milliards de dollars aux investisseurs de tous bords. Ils ont désormais accès au bitcoin sous la forme peut-être plus familière familière d’un ETF. Il a fallu dix ans pour en arriver là, un long chemin, et les mois précédant les approbations de janvier ont vu se multiplier les interrogations sur l’impact que pourraient bien avoir ces ETF. Un mois plus tard, on y voit bien évidemment plus clair, en se concentrant sur trois grandes questions.

      Quel a été l’impact immédiat des ETF ?

      Il y a eu énormément d’excitation dans les mois et les semaines précédant le lancement des ETF bitcoin. Cependant, leur sortie le 11 janvier s’est accompagnée d’une baisse de prix de courte durée, due principalement au GBTC, le trust bitcoin de Grayscale converti en ETF. À ce moment-là, GBTC détenait environ 30 milliards de dollars de bitcoins mais ne disposait pas d’options de rachat. Il s’en est suivi une importante décote de la valeur nette d’inventaire. Anticipant une conversion de trust en ETF, de nombreux traders ont acheté des actions GBTC à prix réduit. La conversion approuvée a déclenché des rachats de GBTC alors que les traders à court terme clôturaient leurs positions et que les investisseurs à long terme quittaient le produit. Malgré les entrées dans d’autres ETF, l’effet net a consisté en une vente substantielle de bitcoins, et donc une baisse des prix. Les rachats de GBTC ont ensuite ralenti, tandis que les investissements dans d’autres ETF ont augmenté, entraînant des flux nets positifs. Au cours du mois écoulé, les ETF bitcoin ont enregistré plus de 3,2 milliards de dollars de flux nets et le prix du bitcoin a augmenté de plus de 27%.

      Où en sommes-nous actuellement ?

      Bien que l’importance de ces nouveaux flux ne soit pas surprenante au vu de la demande, le premier mois a dépassé les attentes. Dans la mesure où il s’agit d’un tout nouveau type d’ETF, les comparaisons directes avec d’autres classes d’actifs sont difficiles. Mais la thèse d’investissement la plus solide qui prévaut pour le bitcoin en ce moment – celle d’une réserve de valeur émergente, ou or numérique – permet une comparaison raisonnable entre les ETF bitcoin et les ETF or. Un rapport de Coinbase Institutional a noté que les entrées nettes pour les ETF bitcoin au cours de leur premier mois ont dépassé celles enregistrées par l’ETF SPDR Gold Shares (GLD) de State Street au cours de son premier mois – l’un des lancements d’ETF les plus réussis de tous les temps.

      A la lecture de ces chiffres seuls, le succès des ETF bitcoin aux États-Unis apparait clairement. Plus important encore que ces chiffres, il y a ce que ces nouveaux flux signifient pour l’avenir du bitcoin comme cas d’investissement. Il semble bien que ces ETF ont consolidé la place du bitcoin dans les portefeuilles, certainement appelée à croître avec le temps. Nous n’en sommes cependant qu’aux phases d’initiation. Les investisseurs ont encore beaucoup à apprendre sur cette classe d’actifs, et leur allocation en bitcoin prendra forme sur le long terme, au fil des mois et des années.

      Que nous dit le dernier mois sur l’avenir des ETF bitcoin ?

      Le bitcoin est revenu à une valorisation proche des 1’000 milliards de dollars. Bien qu’il puisse encore y avoir des facteurs contribuant aux sorties de GBTC en particulier, tels que ceux liés à la faillite de Genesis, nous ne voyons pas de signes structurels indiquant un possible ralentissement de la demande. Les 37 milliards de dollars déjà investis dans les ETS bitcoins laissent penser que leurs encours pourraient vite dépasser ceux des ETF or, évaluant aujourd’hui autour des 100 milliards. Après une année tumultueuse en 2022, et une année de reprise en 2023, l’institutionnalisation des devises cryptos – orchestrée avec succès – créent aujourd’hui de belles opportunités pour toute l’industrie.

      Samir Kerbage

      Hashdex

      Samir Kerbage est le Chief Investment Officer de Hashdex. Pendant près de dix ans, il a travaillé à la construction d’infrastructures pour les marchés financiers. Il a contribué par exemple à des projets majeurs tels que l’ATS Brasil chez Americas Trading Group et le lancement d’une entreprise de trading à haute fréquence. Samir Kerbage, est diplômé en génie informatique de l’Instituto Militar de Engenharia, au Brésil.