Etudes Supérieures

Solutions EAM

  • Andrea Baranzini & Mathias Baitan
  • HEG-Genève & ISFB

L’ISFB et la HEG-Genève créent un nouveau programme de formation pour les banques et les sociétés de gestion

L’Institut Supérieur de Formation Bancaire et la HEG-Genève ont signé un partenariat stratégique portant sur la mise en place d’un programme de formation complet destiné aux banques et aux sociétés de gestion de la place financière romande. Andrea Baranzini, directeur de la HEG-Genève, et Mathias Baitan, directeur général de l’ISFB, en sont les initiateurs. Son premier module, le CAS – pour Certificate of Advanced Studies – en Management des Opérations dans les services financiers, débute en mars prochain.

Andrea Baranzini, directeur de la HEG-Genève, et Mathias Baitan, directeur général de l’ISFB.

Acteur incontournable dans le management appliqué, grâce notamment à son Bachelor HES Orientation Banque & Finance, la Haute Ecole de Gestion de Genève s’est donc associée à l’Institut Supérieur de Formation Bancaire, le centre de compétences pour les banques et les sociétés de gestion de Suisse romande. Au travers de ce partenariat, la volonté des deux institutions est de proposer un portefeuille de programmes de haut niveau, composé de 4 CAS et 2 DAS, alignés pour répondre aux exigences actuelles et anticiper les évolutions futures de la place financière.

« Nos programmes ciblent les professionnels qui évoluent dans les banques, ou les sociétés de gestion, et aspirent à développer leurs compétences et responsabilités, tant sur le plan vertical qu’horizontal, précise Frédéric Ruiz, de l’ISFB. Chacun des CAS proposés explore un domaine spécifique du secteur bancaire. L’organisation interne est couverte par le CAS en Management des opérations dans les services financiers, la gestion stratégique des ressources par le CAS en Management stratégique dans les services financiers, les relations externes par le CAS en Marketing et communication dans les services financier) et le produit financier en lui-même par le CAS en Financements et Investissements. »

Le premier de ces programmes, le CAS en Management des Opérations dans les services financiers débute en mars prochain. D’une durée de 12 jours de cours en présentiel enrichis par un travail personnel approfondi, il offre une immersion dans le management et l’organisation interne des institutions financières. Il couvre une gamme étendue de thématiques, incluant la gestion des risques, l’efficience opérationnelle, l’intégration de technologies avancées et les enjeux stratégiques.

Ce CAS a l’avantage d’aborder des sujets fondamentaux tout en incluant des thèmes innovants et actuels. Il en va ainsi des technologies émergentes comme la blockchain et l’intelligence artificielle, ou d’aspects stratégiques tels que l’analyse de décisions numériques et l’innovation. Le programme couvre également des sujets spécifiques aux opérations bancaires, comme l’externalisation et la sécurité de l’information, permettant ainsi une perspective holistique et contemporaine des défis et opportunités qui se présentent actuellement dans le secteur des services financiers.

L’enseignement est dispensé par des experts de terrain, en activité et avec un degré de seniorité élevé dans leur domaine de spécialisation. Cette approche assure à chaque cours non seulement une dimension théorique mais aussi une surface directement applicable dans un contexte professionnel. De la sorte, les participants vont pouvoir bénéficier de perspectives concrètes et d’outils pratiques avec lesquels ils pourront répondre aux défis actuels du secteur bancaire. Ce programme est complémentaire à l’offre de formation continue de l’ISFB, et vise plutôt des professionnels qualifiés visant des fonctions d’encadrement. « Il se distingue également par une charge de travail personnelle plus conséquente que la formation continue courte proposée au sein de notre Institut, ajoute Frédéric Ruiz, co-directeur du programme CAS/DAS. Cette formation est un excellent complément pour les titulaires du Certificat ISFB Private Banking ou du Certificat ISFB Retail & Corporate Banking ».

Pour François Duc, de la HEG-Genève, un élément clé de ces formations réside dans la mise en valeur de l’interaction entre participants et intervenants, mais également dans la diversité des profils professionnels des participants. « L’alternance des lieux de formation enrichit l’expérience d’apprentissage et offre notamment une immersion dans les écosystèmes de la HEG-Genève et de l’ISFB, souligne François Duc. Mais par-dessus tout, ce programme tire sa force de l’alliage que nous avons su créer entre la HEG-Genève, avec son excellence académique et sa capacité d’innovation, et l’ISFB, avec son ancrage fort dans les formations bancaires et la puissance de son réseau en Suisse romande. »

Pour plus d’informations.

CAS Management des opérations dans les services financiers | ISFB

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Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

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Solutions Investissements

  • Gianluca Castrilli
  • Gestionnaire de portefeuille 
  • Trillium

Actions européennes : saisir les disparités micro et macroéconomiques

Avec le retour de l’inflation, la hausse des taux d’intérêt et les transformations sectorielles les marchés financiers ont changé de référentiel, au point que les investisseurs ont tout intérêt aujourd’hui à privilégier une gestion active, centrée sur les fondamentaux des entreprises.

Francesco Mandalà

À l’approche de la fin de l’année, le contexte macroéconomique européen reste incertain. Bien que l’horizon semble se dégager, de nombreux indicateurs pointent toujours vers un ralentissement conjoncturel et les craintes de récession peinent à se dissiper. Cependant, malgré le manque de nouvelles encourageantes sur le plan économique et géopolitique, les actions européennes restent bien orientées, en hausse de près de 7.0% depuis le début de l’année, selon le STOXX 600, à fin novembre.

Malgré une Europe au bord de la récession dans certains pays, la plupart des entreprises ont réussi à maintenir leurs profits et leurs prévisions lors des dernières publications de résultats. De plus, contrairement aux crises passées, où les ajustements de bénéfices dépassaient souvent 30%, les révisions pour l’année à venir sont moins dramatiques et ne reflètent pas l’image déclinante du contexte européen.

Il est difficile de savoir qui, de la macro ou de la micro, a raison. Du coup, il est impossible de se figurer que le pire soit encore à venir ou non.  Néanmoins, l’instabilité dans laquelle le microcosme européen est plongé nous laisse sceptiques sur la capacité des sociétés à prédire avec autant de précision leur croissance. Il semble plus probable qu’elles adoptent une approche prudente, ajustant leurs stratégies au fur et à mesure que la situation générale évolue.

C’est dans cette dynamique, parfois incohérente, plus volatile et marquée par des dispersions, que les investisseurs et gestionnaires d’actifs devront naviguer pendant les prochains trimestres. Au cours des deux dernières décennies, de nombreuses sociétés ont bénéficié d’un environnement porteur, notamment grâce à des politiques monétaires accommodantes et un afflux de liquidités. Mais le monde de l’investissement a évolué ces derniers temps. Accélération de l’inflation, hausse des taux d’intérêt, transformations sectorielles et montée des conflits géopolitiques ont transformé le contexte boursier, rendant toute anticipation hasardeuse.

Afin de saisir les opportunités et d’éviter les embûches, les investisseurs doivent rapidement s’adapter en privilégiant une approche active et équilibrée. Les méthodes d’investissement passives et indicielles semblent aujourd’hui dépassées. La flexibilité devient essentielle, avec l’accent mis sur la qualité et la fiabilité des revenus des entreprises sélectionnées. Il est également crucial de filtrer le bruit à court terme pour cibler les facteurs générateurs de valeur à long terme, critère clé pour générer de la performance.

Les récents événements tels que la crise bancaire de mars dernier, le ralentissement récent dans l’industrie du luxe ou encore l’influence grandissante de l’intelligence artificielle ont tous eu des répercussions différentes sur les entreprises. Seule une analyse approfondie et fondamentale aura permis d’identifier les sociétés capables de faire face à ces évolutions selon les secteurs concernés.

Par le passé, le contexte porteur en Europe a facilité la gestion des actions grâce à des approches plus passives. Aujourd’hui, de nouvelles contraintes et normes se profilent à l’échelle macro et microéconomique. Pour générer de la valeur ajoutée, il faudra repérer les entreprises solides financièrement, capables de se réinventer en investissant stratégiquement dans la recherche et le développement, ainsi que dans les infrastructures. Dans ce sens, 2023 aura été une année charnière, signalant les prémices d’une ère où la sélectivité, la diversification et la résilience seront primordiales, tout en insistant sur la qualité et les perspectives de croissance des entreprises.

Gianluca Castrilli

Trillium

Avant de rejoindre l’équipe de gestion de Trillium, Gianluca Castrilli occupait la fonction de chef des investissements, analyste de fonds et conseiller en placement chez Citadel Finance. Il y était également en charge de l’implémentation de l’allocation d’actifs. Auparavant, il a développé son expertise dans l’analyse de fonds auprès de la banque Syz, où il a été responsable de la sélection des gérants ainsi que du suivi des délégations de gestion pour plusieurs fonds de la gamme Oyster. Gianluca est titulaire d’un Master en finance de l’Université de Genève.

Upgrade

  • Solutions GFI
  • Interview Dimitri Petruschenko
  • Chief Executive Officer
  • EAM Technology

« Le temps venu pour les GFI de se recentrer sur leur cœur de métier »

 L’année 2023 a marqué un tournant pour bon de gérants indépendants. La nouvelle réglementation et l’environnement de marché en pleine altération en sont désormais les dominantes. La recherche de l’efficacité et l’optimisation des structures deviennent ainsi une nécessité incontournable, comme l’explique Dimitri Petruschenko.

Comment avez-vous vu les gestionnaires de fortune indépendants évoluer tout au long de 2023 ?

La gestion de la complexité, de la technologie, de l’audit et de la réglementation, ainsi que les nouvelles exigences des clients des collaborateurs sont devenues pour eux de véritables challenges. Le statu quo n’est plus une option. Aujourd’hui, une société de gestion, quelle que soit sa taille, doit remplir plusieurs des fonctions que les banques étaient seules à couvrir jusque-là. La conformité et la gestion des risques n’en sont que les premières pierres. Le chantier inclut tout le paramétrage IT ou la gestion des données, et s’étend même jusqu’à l’innovation, le recrutement, l’amélioration de l’expérience client, le marketing, l’analytique, et les questions de cybersécurité – la liste n’est pas exhaustive, comme vous pouvez vous en douter.

Qu’en est-il de la définition des priorités ? Comment distinguer les « must have » des « nice to have » ?

L’amélioration de l’efficacité opérationnelle, la sécurité, la continuité des activités ainsi que l’évolutivité des process – le tout en maintenant la rentabilité – sont certainement des priorités absolues. Mais ce devoir d’adaptation a aussi un aspect positif. L’écosystème qui rassemble les prestataires de services et les fournisseurs de technologies à qui il est possible d’externaliser des fonctions non essentielles a mûri au cours de ces dix à quinze dernières années. Ces fonctions sont aujourd’hui proposées sur le marché avec qualité élevée et des coûts raisonnables. Pour les GFI, c’est le bon moment de se recentrer sur leur objectif initial dans un monde transformé par le numérique. Ils peuvent rester focalisés sur leur cœur de métier et sur l’approche client, tout en sortant de leur périmètre les fonctions secondaires ainsi que la gestion de la complexité. Il va en résulter de nouveaux avantages concurrentiels par rapport aux grands GFI ou aux banques, avec des perspectives intéressantes en termes de scalabilité et de croissance.

De votre point de vue de consultant, comment vos priorités se sont-elles déplacées ?

Nous nous trouvons dans le triangle formé par les GFI, les banques dépositaires et les fournisseurs de technologies ou de services. Nous aidons les gestionnaires de fortune à combler certaines lacunes dans les domaines de la technologie et de l’opérationnel, avec notre offre « Operations as a Service ». La communauté joue un rôle important dans la résolution de ces défis. C’est certainement devenu un élément important de notre travail : nous servons aussi à structurer le réseau de manière à créer des synergies, à mettre en commun l’expérience des uns et des autres et à augmenter le pouvoir d’achat de la communauté. De nombreux COO souhaitent échanger avec des personnes partageant les mêmes idées et comprendre comment d’autres relèvent des défis auxquels ils sont eux-aussi exposés. Nous leur donnons ainsi accès aux meilleures pratiques en matière opérationnelle.

Avec l’externalisation, il se peut que les gérants perdent en contrôle et en indépendance. Quelle est votre impression à ce sujet ?

Je ne vois pas les choses de manière aussi négative. Un gestionnaire de fortune n’externalisera jamais toutes ses opérations. Et il lui faudra impérativement garder le contrôle de ses fournisseurs. Juridiquement, il en va bien évidemment de sa responsabilité. L’important est de bien comprendre quelles fonctions doivent être conservées en interne, et à quel prix. Les nouvelles technologies et ceux qui les mettent en œuvre permettent d’externaliser certaines fonctions tout au long de la chaîne de création de valeur de manière à augmenter la qualité du service – et ce sur une base de coûts variables. En s’y prenant intelligemment, il est possible de gagner en flexibilité, en professionnalisation, et de se dégager de nouvelles perspectives de croissance. Dans ce processus d’externalisation, il vaut alors considérer les partenaires choisies comme des copilotes capables de vous guider sur les voies de la sécurité et de l’efficacité.

 

Dimitri Petruschenko

EAM Technology

Dimitri Petruschenko est co-fondateur et associé gérant de EAM.Technology. Il a 15 ans d’expérience dans l’environnement technologique du secteur financier, en particulier dans les domaines liés aux banques privées, aux gestionnaires de fortune indépendants et aux family offices. Avant de fonder EAM.Technology, il a occupé différents postes de direction chez des fournisseurs suisses de solutions logicielles destinées aux secteurs du wealth management et de l’asset management.

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Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

Messagerie

  • Solutions GFI
  • Interview Vincent Pignon
  • Chief Executive Officer
  • Wecan Group

« Wecan Connect: un instant messaging institutionnel, sécurisé et compliant »

C’est la nouvelle application disponible, dès la fin novembre, dans la suite Wecan Comply. Wecan Connect n’est autre qu’un système de messagerie instantanée de type Whatsapp, reprogrammé pour répondre aux exigences de sécurité et de confidentialité des gestionnaires de fortune. Un outil de plus pour optimiser la relation-client…

En quoi consiste donc Wecan Connect, ce nouveau service d’instant messaging, basé sur la blockchain, que vous lancez fin novembre ?

WhatsApp a été interdit au sein des banques et des intermédiaires financiers régulés alors que tout le monde l’utilise. Nos clients nous ont donc demandé d’intégrer un instant messaging institutionnel, sécurisé et conforme aux réglementations dans la suite Wecan Comply. Fin novembre, une dizaine de banques privées et une centaine de GFI pourront communiquer directement, de manière sécurisée avec les membres du réseau de la Blockchain Association for Finance, mais aussi avec leurs équipes et avec leurs clients.

Quelles en seront les principales fonctionnalités ?

Les gérants et les banques pourront administrer eux-mêmes les utilisateurs et les groupes. Dès qu’un collaborateur arrive, un compte peut lui être créé et il peut être offboardé tout aussi simplement. On évite ainsi que d’anciens collaborateurs aient toujours accès à des groupes de discussions confidentiels. Cela permet également d’avoir sur un même point de contact plusieurs utilisateurs capables de répondre aux messages en cas d’absence.

Ensuite, le stockage des données est sécurisé en Suisse. Avec WhatsApp, toutes les données partent aux Etats-Unis, sur le serveur de meta. D’importants problèmes de compliance et de sécurité en résultent. Ici, chacun de nos clients possède son propre espace de stockage, « on premise » ou sur le cloud, avec tout l’historique des communications. Il y a une réelle continuité de l’accès à l’information, en cas de départ d’un collaborateur par exemple, mais aussi un niveau de sécurité inégalé car les données sont distribuées.

Autre fonctionnalité clé : chaque empreinte numérique des messages est enregistrée sur la blockchain. L’authenticité d’un message est garantie, de façon immuable. Il est donc possible d’accepter des ordres, de recevoir des documents, mais aussi de les transférer. Un client peut envoyer un ordre à son gérant qui le relaie ensuite à la banque sans avoir à en passer par un call back. La blockchain devient une solution de signature numérique et un registre de preuve en cas de litige.

Tout est encrypté de bout en bout pour offrir une sécurité optimale. Personne n’a accès aux messages envoyés via Wecan Connect en dehors des personnes et des sociétés qui communiquent entre elles. Pas même les collaborateurs de Wecan Group.

Enfin, si la société le décide, elle peut laisser des personnes externes de s’abonner à un flux d’information public, et gagner ainsi de la visibilité au sein du réseau. 
 
Quelle utilisation pensez-vous que les gérants ou les banques puissent en faire ?

Un des enjeux majeurs aujourd’hui est bien sûr la cyber sécurité. Wecan Connect est un moyen, aussi simple que WhatsApp, de communiquer de façon universelle avec des clients, des dépositaires et des partenaires, dans un environnement sécurisé, en conformité avec les nouvelles réglementations

L’intégration dans notre suite permet également de stocker beaucoup plus simplement toutes ses données sensibles en Suisse.

Quelles sont les actions requises pour installer l’app et la faire tourner ?

Pour installer l’App mobile, c’est très simple, il suffit d’aller sur l’App Store ou le Google Play et de rechercher Wecan Connect. L’app mobile est aujourd’hui disponible que sur invitation. Pour l’obtenir, il faut nous demander un code de parrainage ou bien s’adresser à votre banque dépositaire pour peu qu’elle soit membre du réseau. A ce jour, c’est le cas de Pictet, Lombard Odier, Edmond de Rostschild, Julius Baer, Mirabaud, Syz, Gonet, BIL, Héritage, Cramer, Sygnum et Hyposwiss.  

Comment voyez-vous évoluer les modes de communication entre les banques privées, les gérants indépendants et leurs clients ?

Ces dernières années, les modes de communication ont radicalement évolué et la pandémie n’a fait qu’accélérer cette tendance. Aujourd’hui, quel que soit l’âge ou la classe sociale, tout le monde utilise quotidiennement un instant messaging. Pour celles et ceux qui sauront utiliser ces outils, cela générera davantage d’opportunités business et facilitera l’optimisation de nombreux processus. Nous voyons bien que la sécurité est un élément essentiel dans la gestion des risques sécurité et nous continuerons à développer des solutions dans ce domaine pour les gérants indépendants comme pour les banquiers, en Suisse et à l’international.

 

Vincent Pignon

Wecan Group

 Vincent Pignon est le fondateur et le CEO de Wecan Group, un éditeur de logiciels centré sur la blockchain. Vincent enseignait auparavant à la Haute Ecole de Gestion de Genève où il a fondé le programme exécutif en entrepreneuriat ainsi qu’à l’Institut Supérieur de la Formation Bancaire. Il a également occupé un poste de conseiller à l’Etat de Genève dans le domaine des nouvelles technologies. Depuis janvier 2019, il dirige le cursus « Stratégie blockchain » qu’il a créé à l’école CREA Genève. Vincent Pignon est diplômé des Mines Paris Tech où il a obtenu un Master puis un doctorat dans la filière « Institutions, Organisations, Economie et Sociétés ».

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Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

Outlook

Solutions Investissements

  • Interview Caron Bastianpillai
  • Gestionnaire de portefeuille senior
  • NS Partners

« Les hedge funds ont su se recentrer sur la gestion des risques et des liquidités »

Le 28 novembre, à Genève, au Mandarin, pour célébrer ses cinquante ans dans la gestion alternative, NS Partners présente un tour d’horizon complet de la classe d’actifs, revenue en grâce ces dernières années. Caron Bastianpillai en propose ici quelques explications.

Francesco Mandalà

Comment avez-vous vu évoluer le secteur de la gestion alternative ces dix dernières années? Comment s’est-elle réinventée aux lendemains de la crise des subprimes?

Suite à la crise des subprimes, l’environnement est devenu plus difficile pour les hedge funds dans la mesure où les taux d’intérêts à zéro ont supprimé la volatilité des marchés. C’est ce cycle qui a été qualifié de « Lost decade », courant de 2009 à 2018, où il était très difficile de shorter dans un marché ascendant en continu.

Aujourd’hui, l’environnement est redevenu beaucoup plus volatile. Au cours de ces quatre dernières années les marchés boursiers ont perdu plus de 100% en pertes mensuelles cumulées. Du coup, les hedge funds sont revenus sur les devants de la scène. De plus, l’augmentation des taux d’intérêts à la vitesse grand V depuis mars 2022 ainsi que l’augmentation des risques géopolitiques ont pris de court de nombreux acteurs de la gestion financière en rendant le contexte encore plus volatil, encore plus incertain.

Dans ces conditions, la gestion alternative s’en sort d’autant mieux qu’elle a su se recentrer sur la gestion des risques et des liquidités.

Quels sont devenus aujourd’hui les traits dominants de la gestion alternative?

Sa capacité de gestions de risque, qu’il s’agisse de marchés, de facteurs, de taux ou FX, s’est clairement accrue. La concurrence étant plus rude – on dénombre plus de fonds alternatifs que de filiales Burger King aux Etats Unis ! – les gérants doivent se montrer plus compétitifs et plus innovants.

Il est aussi plus difficile aujourd’hui de lancer un fonds alternatif en indépendant au vu du poids pris par les grands fonds du secteur. En revanche, les gérants plus limités en taille savent bien opérer dans des marchés niches qui ne peuvent pas absorber trop d’actifs et s’avèrent alors intéressants pour les plateformes qui dominent l’industrie.

Qui sont aujourd’hui les principaux animateurs de cette industrie?

Sur les cinq dernières années, l’essentiel de la croissance dans l’industrie des fonds alternatifs provient du modèle multi-gérants avec une progression de 150%. Ce modèle représente aujourd’hui 8% de la masse totale des fonds alternatifs – d’environ 4’000 milliards de dollars -24% de la work force et 27% de l’exposition US brute !

Son succès est dû principalement à la cohérence et à la consistance de ses performances pendant ces trente dernières années, malgré les crises financières, géopolitiques ou sanitaires.

En quoi l’environnement actuel vous semble-t-il porteur pour les gérants alternatifs?

Après une mauvaise année pour les portefeuilles balancés de type 60/40 – la pire depuis les années 30 – et trois saisons de pertes consécutives sur le 10-ans américain il y a de quoi remettre en question la gestion traditionnelle.

Le retour à la normale des taux d’intérêt offre un environnement plus propice à la gestion alternative. Les difficultés rencontrées par les entreprises, comme le refinancement à des taux beaucoup plus élevés et un environnement macroéconomique plus incertain sont plutôt propices aux stratégies macro.

La capacité de se positionner short afin de bénéficier de corrections de marchés de plus en plus fréquentes est clairement un avantage aujourd’hui. La cerise sur le gâteau étant le cash rémunéré au-delà de 5%. Il avantage les fonds alternatifs qui ont recours aux shorts ainsi que les fonds crédit ayant besoin de maintenir des marges de cash élevées.

Caron Bastianpillai

NS Partners

Caron Bastianpillai a rejoint NS Partners en 2008 où il supervise les stratégies Long/Short Equity. Après avoir commencé sa carrière en 1990 en tant que gestionnaire de produits actions chez Thomson Financial Services, il a rejoint le groupe Banco Santander en 1994, comme responsable de la recherche, de la due diligence et de la gestion de portefeuille dans le cadre de stratégies alternatives. En 2001, Caron est passé chez Optimal Investment Services, filiale à 100 % du groupe Banco Santander, où il est devenu responsable des investissements (CIO) en 2005, à la tête d’une équipe de recherche sur les stratégies global equity hedge.

Caron est titulaire d’une licence en commerce international du Richmond College de Londres, d’un BBA en marketing de l’université de Houston et d’un MBA en gestion internationale de l’Université Européenne de Genève.