Plateforme
Carine Frick-Delaloye
Aquila
« La volonté de déléguer devient de plus en plus perceptible »
Pour EFG, les gérants indépendants sont un important levier de croissance, à l’échelle globale. Avec la Suisse pour locomotive. Daniel Ioannis Zürcher, son responsable, ne manque pas d’être impressionné par la dynamique du secteur, malgré la consolidation en cours. Selon lui, il est des gérants qui présentent en effet des modèles d’affaires particulièrement judicieux.
Vous accompagnez le secteur des gérants indépendants depuis plus de 20 ans. Comment ont-ils évolué?
Daniel Ioannis Zürcher. Depuis que je travaille dans ce secteur, on parle constamment de consolidation et du fait que le secteur n’est pas appelé à survivre longtemps. Il se trouve que la branche a, malgré tout, connu une forte croissance ces dernières années et je pense qu’elle se poursuivra. C’est le cas en Suisse aussi bien qu’à l’international. Ce constat nous a conduit à définir clairement le secteur des GFI comme un axe stratégique important chez EFG.
Avec l’introduction du nouvel environnement réglementaire – LSFin et LEFin – beaucoup de nervosité a été ressentie dans le secteur. S’est-elle dissipée à votre avis?
Je n’irais pas jusque-là. Les nouvelles règles ont déclenché une certaine vague de consolidation, mais dans la plupart des cas, il s’agit de petits gérants de fortune indépendants en fin de cycle. Selon nos observations, les actifs sous gestion dans la branche n’ont pas diminué de manière significative. Nous l’avons vu récemment avec les annonces de la FINMA. Il se peut que la réglementation pousse encore certains gérants à lâcher leur activité, mais il apparaît aussi que les gérants indépendants conservent un rôle fort dans le monde du wealth management. Et ils sont toujours en mesure de faire valoir leurs avantages. Leur indépendance leur permet de trouver les meilleures solutions pour leurs clients et – ce qui est encore plus important – ils peuvent entretenir avec eux des relations plus denses. Par ailleurs, ils sont plus flexibles puisqu’ils ne sont pas intégrés dans les structures plus rigides de grands établissements. Dans un marché qui évolue très rapidement, cela me parait un avantage décisif.
Comment voyez-vous les futures interactions entre une banque dépositaire, comme EFG, et un gestionnaire de fortune ?
En tant que banque dépositaire, nous pratiquons ce que l’on appelle le « platform business ». Pour nous, il est essentiel de faire gagner du temps à notre clientèle. Nous veillons donc à ce que notre plateforme soit la plus pratique et la plus simple possible, afin que les GFI puissent exécuter les process clés, comme le trading, de la manière la plus efficace. Nous les déchargeons ainsi d’une grande partie des tâches administratives. Toujours dans le but de libérer leur agenda pour qu’ils puissent se consacrer à leur véritable cœur de métier : conseiller leurs clients. Un point que nous ne devons pas oublier: avec la réglementation, avec l’évolution technologique, mais aussi avec la concurrence plus vive, les gérants indépendants restent sous pression. S’il doit constamment relever des défis avec ses six banques dépositaires en moyenne, si le PMS ne fonctionne pas parfaitement, si les interfaces avec les banques n’envoient pas toutes les données dans un format approprié, si les données doivent encore être comparées manuellement, il perd beaucoup de temps. Je comprends alors tous ceux qui préfèrent s’en tenir à leurs tableaux Excel.
Que signifie tout cela du point de vue d’EFG ?
Nous investissons fortement, et ce à deux niveaux : « People and Platform ». Nous développons nos équipes « en interne » et nous renforçons notre plateforme. Nous sommes encore très jeunes sur ce marché par rapport à beaucoup de nos concurrents. C’est pourquoi nous sommes en mesure d’emprunter de toutes nouvelles voies. Nous avons des coopérations stratégiques avec des éditeurs de PMS, et une architecture ouverte pour les produits. Nous pouvons facilement aider les gérants à mettre en place des solutions comme les AMC. En d’autres termes, nous proposons un écosystème unique en son genre, avec nos trois sites de Zurich, Genève et Lugano pour la Suisse, ainsi que des booking centers sur des places financières clés, comme Monaco, Luxembourg, Singapour ou Hong Kong.
Selon vous, quels ingrédients entrent dans la recette du succès pour un gestionnaire de fortune indépendant aujourd’hui ?
Ceux qui savent se concentrer clairement sur un thème ou un segment particulier ont souvent la vie plus facile. Il peut s’agir de la tech, ou de la santé. Il existe aussi des gestionnaires qui se sont focalisés avec une certaine réussite sur le segment des sportifs professionnels. La taille, à mon sens, n’est décisive que pour ceux qui veulent tout proposer. Si l’on a trouvé sa niche, on peut rester petit tout en rencontrant du succès.
Daniel Ioannis Zürcher
EFG
Depuis janvier 2022, Daniel Ioannis Zürcher occupe le poste de Global Head Independent Asset Managers pourla banque privée EFG, où il travaille depuis quatre ans. Auparavant, sa carrière l’a mené pendant 14 ans au Credit Suisse au service des gérants indépendants. En dernier lieu, il y dirigeait le département EAM Business Development. Daniel Ioannis Zürcher a commencé sa carrière chez PwC après avoir obtenu une licence en banque et finance à l’université de Saint-Gall. Il est titulaire d’un Executive MBA de la London Business School et de la Columbia Business School.
Carine Frick-Delaloye
Aquila
« La volonté de déléguer devient de plus en plus perceptible »
Daniel Steck
Banque Piguet Galland
Quand Donald Trump siffle la fin de la récréation
Carine Frick-Delaloye
Aquila
« La volonté de déléguer devient de plus en plus perceptible »
RÉDACTION
redaction[at]sphere.swiss
PUBLICITÉ
advertise[at]sphere.swiss
ABONNEMENT
contact[at]sphere.swiss
ÉVÉNEMENTS
events[at]sphere.swiss
Rue Barton 7
Case postale 1806
CH-1211 Genève 1
© 2023 Sphere Magazine
Site réalisé par Swiss House of Brands
En mai, l’indice Nikkei a squatté la Une des journaux lorsqu’il est parvenu à son plus haut niveau depuis 33 ans. Les observateurs du marché ont avancé toute une série d’arguments pour expliquer cette hausse imposante. Gregor Trachsel avance ici les siens.
Dans les portefeuilles, la sous-pondération des investisseurs mondiaux au Japon reste énorme. Pourtant, les arguments en faveur d’une augmentation de cette exposition sont nombreux. La rentabilité des entreprises s’est régulièrement améliorée et les bilans des entreprises sont extrêmement solides. De plus, il existe de plus en plus de mesures favorables aux actionnaires, comme l’augmentation des dividendes et les rachats d’actions, ce qui est encore relativement nouveau au Japon. Pour finir, le gouvernement japonais tente d’inciter les citoyens à investir dans des actions avec des plans d’épargne fiscalement avantageux.
Quoi que l’avenir réserve, les actions « value » japonaises demeurent toujours bon marché et se montrent donc très attrayantes. Nous attribuons les fortes décotes du moment à trois facteurs structurels. D’abord, les pratiques commerciales japonaises reposent traditionnellement sur un modèle holistique de parties prenantes, qui prend en compte les perspectives des employés, des clients, des partenaires commerciaux et de la société dans son ensemble. Les investisseurs occidentaux, quant à eux, placent généralement leurs intérêts d’actionnaires au premier plan.
Deuxièmement, il est toujours plus difficile d’obtenir des informations de première main au Japon par rapport à ce qui se pratique dans le reste du monde. Les autorités de surveillance et les bourses mettent pourtant la pression sur les entreprises pour qu’elles renforcent la qualité des relations investisseurs. Ce décalage représente un obstacle majeur pour les investisseurs étrangers au cas où utilisent les mêmes formulaires que sur leurs marchés nationaux. De plus, les analyses de marché des courtiers japonais ne sont pas aussi complètes que pour d’autres marchés développés : La raison en est que Japon est resté trop longtemps, plusieurs décennies durant, une zone d’investissement assez impopulaire. Ce manque de profondeur et d’étendue de l’analyse conduit à une formation inefficace des cours, en particulier sur le segment des Small & Mid Caps.
Troisièmement, de nombreux investisseurs occidentaux hésitent à acheter des actions japonaises pour des raisons périphériques. Les évolutions démographiques ont l’air défavorables. Les entreprises passent pour plutôt ennuyeuses avec des marges bénéficiaires et des perspectives de croissance modérées. La dépréciation du yen inquiète les investisseurs sensibles aux devises étrangères. Enfin, les inconvénients en termes d’accessibilité et de communication, le problème du décalage horaire pour les traders dans les métropoles financières occidentales et la barrière linguistique en dissuadent plus d’un.
Malgré l’actuelle tendance à la hausse des actions japonaises, le proverbial « Wall of Worry » paraît donc toujours aussi abrupt et piégeux aux yeux des investisseurs mondiaux. Certains de ces obstacles et inquiétudes s’atténueront lentement mais sûrement avec le temps, à mesure que les entreprises pourront s’appuyer sur leurs récents succès en termes d’améliorations fondamentales de la gouvernance d’entreprise.
Gregor Trachsel
SG Value Partners
Gregor Trachsel est Chief Investment Officer de SG Value Partners à Zurich. Avec son équipe, il gère depuis plus de 20 ans des mandats d’actions globales Deep Value et des fonds de placement avec un horizon de placement à long terme. Depuis 2020, il privilégie la voie de l’indépendance avec SG Value Partners. Auparavant, il a travaillé sur la même stratégie pour M.M. Warburg (Switzerland) et Credit Suisse Asset Management à Zurich.
Le premier semestre 2023 a été surprenant par la vigueur du rebond sur les actifs à risque après un contexte plus qu’incertain au sortir d’une année 2022 turbulente. Les actions ont globalement affiché des performances remarquables alors que le crédit ne connait pas encore de réel trouble grâce à la résilience inattendue des économies occidentales. Néanmoins, une grande partie de cet engouement a été concentré sur quelques sociétés de technologie du fait des nouvelles perspectives de croissance suggérées par l’essor de l’intelligence artificielle. Ces conditions ont été plutôt défavorables à une grande partie des stratégies alternatives décorrélées qui n’ont pas anticipé ce brusque regain de confiance.
RV Arbitrage/Multi-Strategy – Positif
Commodities – Positif
Global Macro – Positif
Fixed Income/Credit Arbitrage – Positif
CTA/Managed Futures – Négatif
Event Driven – Neutre
Equity Long/Short – Neutre
Marouane Daho
Iteram Capital
Marouane est analyste/gérant chez Iteram Capital et membre du comité d’investissement. Ses principales responsabilités consistent en la recherche de gérants et la gestion de portefeuilles de hedge funds. Avant de rejoindre Iteram, il était en charge des hedge funds et des investissements sur les marchés privés au sein d’un single-family office à Genève. Il a débuté sa carrière chez Lyxor Asset Management à Paris en tant qu’analyste hedge funds. Marouane est diplômé de l’école de commerce NEOMA avec un MSc en finance.
La fintech KeeSystem, vient de sortir la dernière version de KeeSense, son logiciel de gestion de portefeuille. Lancé voilà quinze ans, le PMS en est désormais à sa septième évolution, avec l’accent mis cette fois sur le design, l’ergonomie et l’efficacité.
Pour mettre au point cette nouvelle version de KeeSense, sur quels objectifs vous êtes-vous concentrés ?
Dans le secteur de la tech, il faut sans cesse innover pour répondre aux besoins des utilisateurs et à la façon dont ils se renouvellent. Avec KeeSense, depuis quinze ans que le logiciel existe, nous avons toujours cherché à simplifier le quotidien des gérants indépendants. Aujourd’hui, la dernière version s’inscrit toujours dans cette logique, et elle prend en compte également les nouvelles exigences auxquelles sont tenus les GFI depuis la mise en application des nouvelles réglementations en début d’année.
Plus concrètement, nous avons vraiment mis l’accent sur le design, l’esthétique et l’ergonomie. Nous nous sommes par exemple beaucoup inspiré des sciences cognitives pour présenter des information complexes de la manière la plus simple, la plus abordable possible. Un pms, c’est compliqué ; la compliance, c’est compliqué ; la gestion de fortune dans son ensemble, c’est compliqué ! Pour les GFI, les process sont assez lourds. Avec KeeSense 7.0, nous avons donc voulu développer des solutions rapides, efficaces, simples, intuitives. Nous nous sommes vraiment concentrés là-dessus.
A notre manière, nous essayé de redéfinir les frontières du wealth management. L’interface a été pensée pour engager l’utilisateur. Nous avons créé par exemple une fonctionnalité, « Snapshot », afin que les GFI aient une une vision complète sur la gestion de leur portefeuille et que les processus décisionnels soient plus fluides.
Combien de temps avez-vous mis pour développer cette septième version de KeeSystem ?
Il nous a fallu un plus de neuf mois, avec une phase de recherche et, bien évidemment, une phase de test avec nos utilisateurs. Nous avons mis en place par exemple des outils de Eye Tracking pour bien comprendre où les regards se portent, avec parfois des résultats assez surprenants. Editer un logiciel comme le nôtre, mettre la bonne info au bon endroit, c’est quasiment un travail d’architecte. Il faut être à la fois très créatif très précis. Très créatif quand il faut réfléchir aux différentes façons d’utiliser les nouvelles technologies pour faciliter le quotidien des gérants. Très précis quand il s’agit de conceptualiser des tableaux de bord dynamiques qui garantissent des flux d’informations constant et fiable, en connexion avec de multiples banques dépositaires. La v.7 de KeeSense est plus qu’une mise à jour. Elle a été pensée dès le départ pour optimiser chaque aspect des opérations courantes, depuis la consolidation jusqu’au reporting.
Quels enseignements avez-vous tirés de la phase de test ?
Elles nous ont surtout permis de valider les idées que nous avions définies en amont, et d’assurer ensuite différents réglages selon les retours obtenus. Ces tests grandeur-nature sont forcément très importants. Nous avons aujourd’hui un peu plus de 300 utilisateurs. 70% d’entre eux utilisent KeeSense au moins quatre heures par jour ! Il était impératif qu’ils puissent nous faire part de leurs réactions. Nous ne pouvons fonctionner qu’en plaçant le client au centre de nos équations.
Par ailleurs, le secteur de la gestion de fortune s’apparente pour moi à l’univers du luxe. Dans le monde du luxe, il est impensable de présenter sur le marché une voiture, une montre ou un meuble qui présente un quelconque défaut aussi anodin soit-il. Nous avons cette même rigueur, ce même souci lorsque nous éditons nos logiciels. Nous sommes très stricts sur la qualité du produit final.
Pierre-Alexandre Rousselot
KeeSystem
Associé fondateur de KeeSystem, Pierre-Alexandre Rousselot en assume les fonctions de directeur général, plus particulièrement responsable de la stratégie globale et du développement commercial. Après des études en informatique, il s’est spécialisé dans le développement de logiciels appliqués à la gestion d’actifs. C’est ainsi qu’il a pu créer KeeSystem avec Frédéric Gérault et développer KeeSense, solution globale qui permet aux gérants de fortune, aux family offices et aux banques privées de gérer l’ensemble des fonctions stratégiques d’une société de gestion. KeeSystem est aujourd’hui présente à Genève, à Monaco et au Luxembourg.
Vous aimerez aussi
Carine Frick-Delaloye
Aquila
« La volonté de déléguer devient de plus en plus perceptible »
Daniel Steck
Banque Piguet Galland
Quand Donald Trump siffle la fin de la récréation
Carine Frick-Delaloye
Aquila
« La volonté de déléguer devient de plus en plus perceptible »
RÉDACTION
redaction[at]sphere.swiss
PUBLICITÉ
advertise[at]sphere.swiss
ABONNEMENT
contact[at]sphere.swiss
ÉVÉNEMENTS
events[at]sphere.swiss
Rue Barton 7
Case postale 1806
CH-1211 Genève 1
© 2023 Sphere Magazine
Site réalisé par Swiss House of Brands
Malmenées ces deux dernières années, les petites et moyennes capitalisations européennes semblent enfin retrouver des couleurs. Servies par des valorisations très basses, ces valeurs devraient pouvoir à nouveau profiter des spécificités qui font leur force.
Quels sentiments vous inspirent les valorisations actuelles des Small & Mid Caps européennes ?
D’abord, elles sont très basses et, ensuite, elles proposent aujourd’hui d’excellents points d’entrée. Entre décembre 2021 et fin juin 2023, elles ont perdu 22 % par rapport au Large Caps. Les conséquences de la guerre en Ukraine ont bien évidemment pesé sur elles. Les Small & Mid Caps ont par nature une orientation plus domestique que les Large Caps. Le chiffre d’affaires qu’elles réalisent en Europe est de l’ordre de 60%, contre 40% pour les Large Caps. Les investisseurs ont donc été particulièrement sensibles à l’accroissement des risques géopolitiques en zone euro. La dégradation des Small & Mid Caps ces deux dernières années est du même ordre qu’au moment de la crise financière. Elles avaient alors sous-performé les Large Caps de 24% entre fin 2007 et fin 2008.
Certains secteurs ont-ils échappé à la récente correction ?
Dans l’ensemble, non. Certaines capitalisations ont été plus impactées. Les Small Caps, qui se situent sous le milliard d’euros en termes de capitalisation boursière, ont souffert du « flight to liquidity » qui a suivi le crash de la Silicon Bank Valley en début d’année. Les investisseurs ont préféré éviter pour un temps les titres dont le volume traité journalier est faible. La barre d’un million d’euros est le plus souvent le seuil minimal que se fixent les investisseurs All Caps.
Le deuxième semestre 2023 vous paraît-il plus favorable aux Small & Mid Caps européennes ?
Oui, le mouvement semble s’être engagé en juillet. Nous avions déjà vu une amorce de reprise en début d’année mais elle a vite été douchée par la crise de liquidité due à la chute de SVB. En janvier, les Small & Mid avaient surperformé les Large de 7%. Le point d’inflexion semble avoir été franchi et le rebond devrait se poursuivre alors que les valorisations restent encore très basses, comme en témoigne le price-to-book, où les Small & Mids se négocient avec une décote de 20%.
Si les MidCaps ont commencé à rebondir, les Small Caps restent encore délaissées et affichent toujours des valorisations très décotées. Au premier semestre, beaucoup de retraits ont été effectués dans cette catégorie et les flux sont en train de se rééquilibrer.
Ce qui plaide également pour le rétablissement des Small & Mid Caps en Europe, c’est la volonté des gérants All-Caps de revenir sur des dossiers qui sont plus limités en taille, mais qui ont l’avantage de générer de l’alpha dans les phases de reprise de marchés. Dans un contexte international, il faut souligner également que Small & Mid Caps européennes se traitent à une forte décote comparée à leurs homologues américaines. Cette décote, en price-to-book value est de l’ordre de près de 40%, soit plus du double de leur décote habituelle !
Par quelles tendances les Small & Mid caps peuvent- elles aussi se laisser porter aujourd’hui ?
Avant même d’en venir aux tendances, autant rappeler que les Small & Mid Caps présentent plusieurs aspects structurellement attractifs : leur exposition domestique, leur pouvoir de fixation des prix et leur rythme de croissance. A cela s’ajoute le faible suivi qui permet de jouer des inefficiences de marché pour générer de l’alpha.
Pour ce qui est des tendances, il est vrai que les Small & Mid Caps profitent de l’importance grandissante que prennent les thématiques dans les stratégies d’investissement. Pour les gérants qui souhaitent exploiter un thème en particulier – hydrogène, captage du carbone, digital … – les Small & Mids offrent des pistes intéressantes car elles contiennent de nombreux « pure players ».
A terme, il va enfin falloir prendre en compte leur dimension ESG. Nous trouvons beaucoup de ces valeurs appelées ESG-Improvers dans les rangs des Small & Mids. Ce sont des entreprises qui ont un impact positif, mais manquent de ressources pour structurer leur communication ESG, à l’inverse des Large Caps. Sous l’effet des évolutions règlementaires, cette communication s’améliorera fortement dans les années à venir, ce qui devrait entrainer le relèvement de certaines recommandations et donc attirer plus d’investisseurs ESG sur la catégorie.
Kathleen Gailliot
Kepler Cheuvreux
Kathleen Gailliot dirige la recherche sur les petites et moyennes capitalisations européennes chez Kepler Cheuvreux. L’univers SMID englobe environ 700 valeurs, ayant une capitalisation boursière inférieure à 5 milliards d’euros. Elle est responsable également de la « SMID Selected List » européenne et d’autres rapports thématiques. Avant de rejoindre Kepler Cheuvreux en 2018, elle a travaillé chez Natixis pendant huit ans. Elle a débuté en tant qu’analyste Auto puis a couvert les SMID françaises, actives principalement dans les biens d’équipement et les services aux entreprises. Kathleen est diplômée de Grenoble Ecole de Management et de l’Aston Business School.