Fardeau

Solutions Investissements

  • Corrado Varisco
  • Responsable de la recherche
  • bridport & cie

Le relèvement des taux complique un peu plus les aléas de la dette publique

Comparée au PIB, la dette publique atteint des niveaux sans précédent et cette tendance haussière semble inéluctable. Le nouvel environnement de taux rend la situation un peu plus tendue, ainsi que le souligne Corrado Varisco.

Francesco Mandalà

Dans le passé, c’était presque une « interdiction » d’avoir un niveau d’endettement élevé par rapport au PIB. Le pire des sacrilèges ! Aujourd’hui, ce tabou ne semble plus être d’actualité. Mais est-ce justifié ?

La majorité des dettes étatiques se situe à des niveaux historiquement élevés et devrait continuer à croître en raison de de plusieurs tendances séculaires déjà en place. Les interdictions traditionnelles concernant les ratios dette/PIB élevés ne semblent s’appliquer désormais qu’aux pays ne pouvant pas se refinancer facilement. Le Japon pourrait maintenir un ratio de 250 % du PIB, les US pourraient dépasser 150 %, et ainsi de suite. Mais quand cette spirale s’arrêtera-t-elle ? Il n’est pas facile d’y répondre, bien que des risques à long terme subsistent clairement.

Si cette conjoncture était soutenable avec une faible inflation et des liquidités abondantes, la situation actuelle a changé la donne, ce qui rend la mobilisation de capitaux encore plus urgente. Ce processus entraîne une polarisation entre les pays qui peuvent facilement continuer à émettre de la dette et à se refinancer, et ceux qui ne le peuvent pas ou difficilement.

Dans les économies qui ont alimenté la croissance économique mondiale au cours de la dernière décennie – Etats-Unis, Union européenne et Chine), la dette est appelée à continuer de croître en raison de multiples facteurs. C’est le cas par exemple du vieillissement démographique et de la diminution de la population en âge de travailler. Le coût des retraites et des soins de santé va croître d’autant. Il y a aussi la « révolution verte », dont la mise en œuvre nécessitera d’énormes capitaux. Le secteur de la défense et de la sécurité aura besoin aussi d’importants investissements, compte tenu des événements géopolitiques récents, de l’augmentation des flux migratoires et de la désobéissance sociale.

Prenons l’exemple de la France, dont la note de crédit a été dégradée l’année dernière, suite à la difficulté du gouvernement à relever l’âge de la retraite à 64 ans. La réalité est qu’une augmentation minime des coûts d’emprunt, ne serait-ce que d’un petit point de pourcentage, peut avoir au final un effet cumulatif considérable sur une décennie.

Passons maintenant aux Etats-Unis. La dette nationale y a dépassé le chiffre stupéfiant des 34 000 milliards de dollars et elle augmente à un rythme frénétique de près de 3 000 milliards par an. Les paiements d’intérêts annuels sur cette dette dépassent les 1 000 milliards. Il est prévu que ces paiements atteindront 1’300 milliards au cours des 12 à 18 prochains mois. Si cette tendance se poursuit, la spirale de la dette ne fera que s’élever de manière alarmante. Mais au niveau politique, il n’y a pas de réelle volonté d’affronter le problème de manière structurelle.

De nombreux mécanismes traditionnels utilisés pour échapper à la dette – comme la croissance économique via le commerce mondial – ne peuvent plus être tenus pour acquis. Cela est particulièrement problématique pour les pays émergents les plus faibles. En outre, augmenter le potentiel de croissance économique nécessiterait l’adoption de réformes qui pourraient s’avérer politiquement coûteuses. Certains pays pourraient alors être tentés de laisser « courir » l’inflation pour éroder la valeur de leur dette. Mais cela ne résoudra pas les principales causes qui ont conduit à cette augmentation.

L’avenir ne semble donc pas être des plus réjouissants. Nous nous attendons à une augmentation continue de la dette publique, tirée par les pays développés, qui peuvent encore se financer sur les marchés, à la différence des pays émergents les plus faibles. Il y aura une forte concurrence pour les liquidités des investisseurs, ce qui impliquera la nécessité de taux réels durablement positifs et hauts. Le risque de défaut va être globalement plus élevé, comme aussi l’exigence de retours sur investissement, compte tenu des risques plus importants et de la concurrence accrue pour le capital. Les pays les plus vulnérables devraient donner la priorité aux investissements dans l’éducation, la transition énergétique durable et les soins de santé afin de stimuler la croissance économique à long terme. Cela inclut aussi les pays développés ayant des niveaux d’endettement importants, où le service de la dette représente une partie importante du budget public, à l’image de certains pays périphériques de l’Union européenne.

Corrado Varisco

bridport & cie

Corrado Varisco occupe depuis l’an passé le poste de responsable de la recherche chez bridport & cie. Corrado a plus de vingt ans d’expérience sur les marchés obligataires avec une spécialisation dans la dette à haut rendement et la dette des pays émergents. Il a débuté sa carrière professionnelle en 2021 à la banque BSI, à Lugano, en tant qu’analyste. Il est devenu ensuite co-responsable de la gestion de portefeuille décentralisée pour l’équipe Amérique latine de BSI. En 2011, Corrado a rejoint la banque CBH à Genève où il a officié en tant que responsable de l’offre et de l’analyse obligataires. Il y a également occupé les fonctions de gestionnaire de portefeuille.

Formation

Solutions EAM

  • Interview Guillaume Mathelier
  • Maître d’enseignement
  • Haute école de gestion de Genève

« Aborder des sujets fondamentaux tout en y intégrant des thèmes actuels »

Le nouveau programme de formation continue mis en place par l’Institut Supérieur de Formation Bancaire et la HEG-Genève commence en mars avec le CAS en Management des Opérations dans les services financiers. Guillaume Mathelier en explique ici les contours.

A partir de mars, l’ISFB et la HEG-Genève proposent un programme de formation complet destiné aux banques de la place financière romande. En quoi consiste ce programme plus exactement ?

La HEG-Genève, reconnue aujourd’hui comme un acteur incontournable dans le management appliqué, notamment grâce à son Bachelor HES Orientation Banque & Finance unique en Suisse Romande, s’est en effet associée à l’ISFB, le Centre de compétences et de carrière pour les banques de Suisse romande. Ensemble, nous voulons proposer un portefeuille de programmes de haut niveau, composé de 4 CAS et 2 DAS. Chaque CAS explore un domaine spécifique du secteur bancaire. Ils vont de l’organisation interne – avec le CAS en Management des opérations dans les services financiers – et de la gestion stratégique des ressources – avec le CAS en Management stratégique dans les services financiers – aux relations externes – le CAS en Marketing et communication dans les services financiers. Ils couvrent aussi les produits financiers eux-mêmes au travers du CAS en Financements et Investissements. L’ensemble de ces formations offre une vision globale et intégrée, adaptée aux besoins évolutifs de la place financière.

Parmi tous les professionnels qui animent la place financière en Suisse romande, qui ciblez-vous plus particulièrement ?

Nos programmes ciblent les professionnels du secteur bancaire aspirant à développer leurs compétences et responsabilités, tant sur le plan vertical qu’horizontal, c’est-à-dire des experts candidats à des fonctions d’encadrement. Ils constituent un excellent complément pour les titulaires de Bachelor HES, universitaire et/ou du Certificat ISFB en Private Banking ou en Retail & Corporate Banking.

Vous lancez le programme en mars avec le CAS en Management des Opérations dans les services financiers. Quel en est le contenu ?

Le programme, d’une durée de 12 jours de cours en présentiel enrichis par un travail personnel approfondi, propose une immersion dans le management et l’organisation interne des banques. Il offre une exploration approfondie de leur fonctionnement interne. Il aborde des sujets fondamentaux tels que la gestion des risques et la planification financière, tout en intégrant des thèmes innovants et actuels. Ces derniers incluent les technologies émergentes comme la blockchain et l’intelligence artificielle, ainsi que des aspects stratégiques tels que l’analyse de décisions numériques et l’innovation. Le programme couvre également des sujets spécifiques aux opérations bancaires, comme l’externalisation et la sécurité de l’information, permettant ainsi une perspective holistique et contemporaine des défis et opportunités dans le secteur des services financiers.

Où pensez-vous ajouter le plus de valeur avec ce programme ?

Par-dessus tout, ce programme tire sa force de l’excellence académique et de l’innovation propre à la HEG-Genève, membre de la HES-SO, la plus grande HES de Suisse, alliée à l’ancrage professionnel distinctif des formations bancaires de l’ISFB et de la force de son réseau en Suisse romande. Un autre atout majeur de ce programme est son corps enseignant, composé d’experts de terrain, actifs et séniors dans leur domaine de spécialisation. Cette approche assure à chaque cours une dimension non seulement théorique mais aussi directement applicable dans un contexte professionnel. Les participants bénéficient de perspectives concrètes et d’outils pratiques pour répondre aux défis actuels du secteur bancaire.

Guillaume Mathelier 

Haute école de gestion de Genève

Guillaume Mathelier est Maître d’enseignement à la Haute école de gestion de Genève depuis 2004. Il y est également responsable de la formation continue depuis 2020. Guillaume est docteur en sciences politiques et il est titulaire d’un certificat post-grade en linguistique de l’Université de Genève.

Sphere

The Swiss Financial Arena

Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

Indices

Solutions EAM

  • Interview Nicholas Hochstadter
  • Fondateur
  • Performance Watcher

« Des performances positives et rassurantes pour les gérants suisses en 2023 »

En 2023, les gestionnaires de portefeuille suisses ont réussi à obtenir des résultats qui se veulent dans l’ensemble satisfaisants. C’est ce qu’il ressort de l’analyse des indices Performance Watcher, ainsi que le souligne Nicholas Hochstadter. Les portefeuilles libellés en franc suisse ont toutefois marqué le pas vis-à-vis de l’euro et du dollar.

Sur la base des indices Performance watcher, comment se sont comportés les gérants suisses en 2023 ?

A fin décembre, L’indice Low Risk en CHF affichait un rendement de +2,70%, avec une volatilité de 4,00 %. Le Mid Risk en CHF s’élevait pour sa part à +3,27% pour une volatilité de 5,73 %. Enfin, le High Risk en CHF a terminé avec un rendement de +3,80% pour une volatilité de 7,87 %. Je rappelle que les calculs des indices Performance Watcher se basent sur les données quotidiennes provenant de plus de 15’000 portefeuilles, avec des encours qui approchent les 50 milliards de francs.

Ces performances positives sont rassurantes, car elles se situent au-dessus du taux sans risque, ce qui n’était pas gagné d’avance. Les turbulences qui ont secoué les marchés pendant l’été, jusqu’à la mi-octobre, ont pu être canalisées dans une direction positive grâce à l’impressionnant rallye de fin d’année. Dans les autres monnaies de référence, les performances par rapport au franc suisse sont assez remarquables.

Dans quelle mesure ?

Je prends l’exemple du Mid Risk. Il s’agit d’un portefeuille dit « équilibré », composé en général de 50 % d’actions et de 50 % d’obligations. En CHF, il a donc généré +3,27%. Un profil similaire en euros a généré un rendement de 8,16 % et, en dollars, il a poussé à + 10,7 %. Les performances en CHF sont plus modestes pour plusieurs raisons. Tout d’abord le franc suisse s’est fortement apprécié contre le dollar, de +9.8%, le yen, de +18.3%, et l’euro, de +6.5%, ce qui a réduit la performance des actifs dans ces devises, qui ne sont que partiellement couvertes. Le marché suisse a terminé 2023 en retrait par rapport aux principales bourses européennes, le SMI n’a progressé que de 3,8 %. En revanche, le Nasdaq américain a gagné 44,5 % en dollar l’année dernière et le S&P 500 près de 25 %. En Europe, de nombreuses places ont bouclé l’année avec des gains compris entre 15 % et 30 %.

Quels sont les points qui vous paraissent les plus marquants dans l’analyse que vous faites de ces indices ?

Il faut bien évidemment souligner la réduction importante de la volatilité en 2023, par rapport à 2022, qui est due autant à une compression de la volatilité des marchés qu’à une normalisation de la diversification dans les portefeuilles.

Il est également intéressant de constater que les rendements des différents indices Performance ne diffèrent pas entre eux de manière significative. Le risque plus élevé qui accompagne d’ordinaire une stratégie davantage orientée sur les actions n’a généré finalement qu’une prime assez limitée, de juste 1 % en CHF par exemple.

Pour s’en tenir aux investissements à proprement parler, un thème a émergé avec force : l’intelligence artificielle. Les gérants qui ont ignoré ce thème se sont privés d’importantes contributions au rendement. L’an passé, les performances se sont concentrées sur les Magnificent Seven – Alphabet, Amazon, Apple, Microsoft, Meta, Tesla et Nvidia – qui représentent désormais près de 15 % du MSCI World, et ont généré en moyenne une performance de +107%. A elles sept, ces entreprises ont assuré les deux tiers des gains du S&P 500. Cela dit, beaucoup de gérants, en même temps que leurs clients, trouvent que le poids de ces actions dans l’indice est trop élevé pour votre leur portefeuille et sont donc sous-pondérés. Rien d’étonnant donc à ce que la fin 2023 se soit à nouveau distinguée par un écart énorme dans les rendements sectoriels, de l’ordre de 50 %, avec la technologie très au-dessus du lot.

Je terminerai avec un point rapide sur la Suisse.  Le « home bias », autrefois tant vanté, qui protégeait les investisseurs grâce au caractère défensif de ses trois valeurs phares, n’a rien produit l’an passé. Les secteurs défensifs largement représentés dans les larges caps suisses ont dû céder le pas aux techs américaines.

Nicholas Hochstadter

Performance Watcher

Avant de créer Performance Watcher en 2005, Nicholas Hochtadter a travaillé au Credit Suisse comme portfolio manager puis à la banque Ferrier Lullin où il dirigeait le portfolio management discrétionnaire. Au Credit Suisse, il a eu sous sa responsabilité le projet PMnet qui consistait à créer et à mettre en oeuvre un système totalement automatisé pour le processus d’implémentation du portfolio management. Avec Performance Watcher, il a voulu replacer ces modèles d’évaluation de la gestion de portefeuille dans une configuration plus accessible pour les clients.

Sphere

The Swiss Financial Arena

Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

Lugano

Solutions EAM

  • Interview Andrea Gianoli
  • Relationship manager
  • Amgest

« Le private equity, essentiel pour la diversification et la croissance à long terme »

La place financière de Lugano s’est nettement redressée ces dernières années – malgré la vive concurrence que lui livre l’Italie. A Lugano, comme l’explique Andrea Gianoli, les gérants indépendants ont su se transformer en véritables boutiques et ils se concentrent de plus en plus sur le non coté.

Dans quelle situation voyez-vous évoluer actuellement le secteur de la gestion de fortune indépendante à Lugano ?

Il représente toujours un poids économique important en Suisse, encore plus à Lugano, dans la mesure où il contribue de manière significative au PIB et à la création d’emplois. D’autant que le montant des actifs sous gestion s’est redressé ces dernières années. Avec le temps, Lugano a bien réussi à mettre en valeur et à valider son approche « boutique » de la gestion de fortune.

Comment le secteur a-t-il réagi à la nouvelle réglementation ?

L’introduction de la LSFin et de la LEFin a d’abord suscité des inquiétudes, mais elle a permis de créer un secteur plus transparent et plus orienté vers le client. Ces réglementations sont conformes à l’engagement que nous prenons en faveur d’une gestion de fortune éthique et responsable. Elles renforcent la confiance et la conformité qui prévalent dans le secteur. Cette rigueur me semble d’autant plus importante que nous sommes par ailleurs très présents en Italie.

Quels sont les principaux éléments de différenciation pour les gestionnaires de demain?

Les gérants du futur se distingueront par leur capacité à intégrer des stratégies digitales dans leurs tâches habituelles. Ils pourront notamment mieux utiliser les données et les analyses pour améliorer la performance de leurs investissements, la gestion des relations clients et l’efficacité opérationnelle en général. Il sera également essentiel de se concentrer sur les investissements durables et alternatifs.

Comment Amgest s’adapte-t-elle à ces défis ?

Amgest s’adapte à ces tendances en se concentrant sur la transformation numérique, la gestion de patrimoine sur mesure et l’investissement durable. Nous investissons dans la technologie afin d’améliorer le service à la clientèle et l’efficacité opérationnelle, tout en restant fidèles à nos valeurs fondamentales qui sont la loyauté, la confiance et la diligence.

Quel rôle joue le private equity dans vos stratégies d’investissement ?

Le private equity est clé lorsqu’il s’agit de diversification et de croissance à long terme. Nous nous concentrons également sur les club deals, et d’autres investissements alternatifs, afin d’améliorer la performance des portefeuilles. Mais nous devons être clairs sur un point : nous sommes très prudents dans ce domaine. Jusqu’à présent, nous n’avons réalisé que deux grandes transactions. Bien sûr, la demande est plus forte du côté des clients, mais pour nous, il faut mettre la qualité en face !

La consolidation dans le secteur reste un sujet d’actualité. Qu’en est-il pour Amgest ?

Nous nous considérons comme des consolidateurs actifs – pas seulement dans le sud de la Suisse, mais aussi à Zurich. En ce moment, nous voyons beaucoup de vendeurs potentiels, mais aucun ne semble suffisamment intéressant pour répondre à nos attentes. Nous nous concentrons d’abord sur nos compétences clés et notre clientèle. Nous étudions les acquisitions ou les partenariats stratégiques potentiels s’ils sont conformes à nos valeurs et à nos objectifs. Notre approche consiste à améliorer la qualité de nos services et l’expérience de nos clients, plutôt que de chercher seulement à nous développer.

Comment vozez-vous l’avenir d’Amgest dans ce paysage en constante évolution ?

Nous voulons conserver notre rôle de leader dans la transformation numérique et nous concentrer sur la création de valeur pour nos clients grâce à une technologie avancée, à des services personnalisés et à notre engagement en faveur d’investissements durables. Notre objectif est de continuer à jouer les premiers rôles dans le développement du secteur et à générer les meilleurs rendements possibles pour nos clients.

Andrea Gianoli

Amgest

Andrea Gianoli, a plus de 25 ans d’expérience dans le secteur de la banque privée. Avant de rejoindre Amgest en 2023, il a travaillé pour plusieurs institutions financières en Suisse, telles que UBS, Alpina Assicurazioni, BSI, Clariden Leu et Patrimony 1873. Andrea est titulaire d’un diplôme fédéral de spécialiste en marketing et de généraliste bancaire.

Sphere

The Swiss Financial Arena

Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

All-in-one

Solutions EAM

  • Peter Staub, CEO Allocare
  • Patrick Schellenberg, CEO Allocare Data

« Le rebranding vise à recentrer et à renforcer la marque « Allocare » »

Allocare a finalisé l’intégration de numas, acquise en 2021, et en a profité pour endosser une nouvelle identité, Allocare Data. Peter Staub et Patrick Schellenberg reviennent ici sur ces évolutions ainsi que sur les récents mouvements qui animent le marché des PMS.

Que signifie pour vous l’intégration de numas dans la stratégie du groupe Allocare ?

Nous voyons au jour le jour la façon dont nos clients, les gestionnaires de fortune, se repositionnent. La transformation numérique a démarré de manière plutôt hésitante. Dans un tel contexte, nous avons profité de l’occasion pour renforcer le rapprochement des deux entreprises. Etant l’un des plus grands et des plus anciens fournisseurs de systèmes PMS, il nous a semblé opportun d’envoyer un signal clair. Nous offrons des logiciels et des services autour des données – interfaces, saisie manuelle des données, contrôles – ainsi que des logiciels all-in-one. Nous pouvons ainsi reproduire chaque « target operating model » auquel nos clients aspirent. Toutefois, le rebranding vise clairement à recentrer et à renforcer la marque « Allocare ».

Parlons de la transformation numérique. Beaucoup de gestionnaires de fortune en sont encore aujourd’hui aux fichiers Excel. Quel est votre regard à ce sujet ?

Nous constatons que l’infrastructure est de plus en plus externalisée. Les GFI s’efforcent également de numériser leur back office avec des interfaces électroniques. En ce qui concerne les fonctionnalités, et les process, de nombreux GFI sont encore relativement hésitants. On attend les premiers audits. Dans la perspective de l’augmentation de l’efficacité que tout le monde exige actuellement, il n’y a pas d’autre solution que de mettre en place un système intégré. Néanmoins, nous connaissons les préoccupations des gérants. A une époque où l’enregistrement auprès de la Finma a coûté du temps et de l’argent, l’intégration des logiciels n’était pas forcément dans leurs priorités.

Qu’en est-il de la question de l’interface, qu’en est-il lorsqu’il s’agit de portefeuilles complexes avec des valeurs illiquides ?

C’est là que nous intervenons en tant que fournisseur de systèmes. Nous développons constamment de nouvelles interfaces, en plus de la cinquantaine que nous avons déjà mise en place avec les banques dépositaires. Chez Alllocare Data, nous traitons déjà aujourd’hui environ 400 000 transactions par an pour nos clients. Mais il est clair qu’il reste encore beaucoup à faire. Nous élargissons notre offre de plateforme avec Allocare Cloud. Mais ici aussi, la qualité des données est déterminante. Les données doivent toujours être disponibles à temps et dans les bons formats.

Le thème du « cloud » est très important dans la mise à l’échelle de votre propre offre. Quel est l’état d’esprit des GFI dans ce domaine et quelles expériences en avez-vous par rapport à la Finma et aux changements réglementaires ?

Le thème du « cloud » fait bouger les choses. Mais les défis liés à la réglementation n’en sont pas le moteur pour le moment. Les priorités portent plutôt sur une réduction des risques et aussi des coûts. La règle veut que les GFI privilégient la conservation et la gestion des données en Suisse, car elles craignent que les données confidentielles des clients ne soient pas suffisamment protégées à l’étranger. C’est pourquoi nous conservons et traitons les données exclusivement en Suisse.

Où en sommes-nous en ce qui concerne le développement futur d’interfaces ouvertes du côté des banques dépositaires. Est-ce toujours un sujet d’actualité ?

Les interfaces ouvertes sont toujours un grand sujet. Malheureusement, l’initiative Open Wealth, bonne dans son principe, n’avance que très lentement. Nous continuons de notre côté à développer de nouvelles interfaces transactions & ordres avec les banques dépositaires, en fonction des besoins et nous nous concentrons très fortement sur les connexions API. La tendance va clairement dans ce sens : il y a une demande pour des échanges de données simples et rapides entre différents systèmes.

Peter Staub

Allocare

Peter Staub est le CEO d’Allocare depuis 2004. Au titre de co-propriétaire, il est également président du conseil d’administration du groupe Allocare, auquel appartient Allocare Data. Plus tôt dans sa carrière, il a travaillé pendant plus de dix ans dans le conseil en management chez PwC.

 

Patrick Schellenberg

Allocare Data

Patrick Schellenberg est le fondateur et le CEO d’Allocare Data. Il est aussi co-propriétaire du groupe Allocare. Il a travaillé auparavant pendant plus de 15 ans chez Aquila où il a occupé diverses fonctions, la dernière étant celle de COO.

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The Swiss Financial Arena

Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.